L’Algérie consolide sa place de puissance militaire régionale. L’Armée nationale populaire (ANP) figure en effet pour la deuxième année consécutive dans le top 50 des plus grandes puissances militaires du monde, en se maintenant à la 26e place du classement 2024 de Global Fire Power (GFP).
Au niveau africain, l’ANP est à la deuxième place, derrière l’armée égyptienne, qui demeure en tête du classement en Afrique et occupe la quinzième place au niveau mondial. L’Afrique du Sud, première économie africaine, est quant à elle à la 33e place, le Nigeria à la 39e, l’Ethiopie à la 49e et le Maroc à la 61e. La plupart des autres pays africains sont en bas du tableau.
L’ANP devance également des armées de pays européens, américains ou asiatiques. Elle est, entre autres, mieux classée que le Canada (27e), l’Argentine (28e), la Suède (29e), Singapour (30e), le Mexique (31e), la Grèce (32e), la Suisse (43e), les Emirats arabes unis (51e), le Chili (52e), le Qatar (63e) ou encore la Belgique (70e). Les plus grandes puissances militaires du monde sont toujours les mêmes, selon ce classement, à savoir les Etats-Unis à la première place, suivis de la Russie et de la Chine.
La Corée du Sud a fait beaucoup de progrès dans le domaine militaire en occupant la cinquième position, juste derrière l’Inde, qui est à la quatrième place mondiale. Le Japon et la Turquie ont également amélioré leur classement en figurant respectivement à la septième et à huitième places. En revanche, la Grande-Bretagne a chuté à la sixième place et la France à la 11e place. Le Bhoutan, pays de l’Asie du Sud, arrive quant à lui en queue de peloton. Ce classement, réalisé sur la base de la puissance de feu actuellement disponible, a concerné en tout 145 pays.
Politique de modernisation
La bonne position qu’occupe l’ANP dans ce classement est le résultat de la politique de modernisation intensifiée au cours de ces dernières années par le haut commandement militaire, qui vise l’excellence dans tous les domaines. Ce sont ces grands efforts consentis par l’état-major de l’ANP qui placent aujourd’hui l’Algérie parmi les plus grandes puissances militaires au niveau mondial.
Le Haut Commandement militaire a déployé, faut-il le souligner, tous les moyens nécessaires afin de conférer davantage d’efficacité et de professionnalisme aux forces de l’ANP. L’institution militaire a axé sa stratégie de développement de l’appareil de défense nationale sur le renforcement des capacités opérationnelles des différentes forces en investissant grandement aussi bien dans la ressource humaine que dans les équipements et les technologies de pointe.
D’importants programmes de formation et d’entraînement dans des situations les plus extrêmes ont été exécutés au cours de ces dernières années. L’état-major de l’ANP a beaucoup investi dans la formation appliquée pour développer le potentiel humain de manière à ce qu’il soit au maximum de ses capacités de maîtrise des systèmes de défense les plus sophistiqués. Ces programmes de formation visaient à permettre aux forces de l’ANP de se mettre au diapason des évolutions sécuritaires et militaires, mais également à veiller à une exploitation optimale des moyens humains et matériels déployés.
Ces efforts continus visant à améliorer les aptitudes d’intervention des forces de l’ANP se sont traduits également par l’organisation régulière d’exercices tactiques à munitions réelles. Des exercices grandeur nature qui impliquaient une grande précision et une parfaite coordination entre différentes forces intervenantes pour l’exécution des opérations et la destruction des cibles identifiées.
C’était le cas, par exemple, du dernier exercice «Fadjr 2023» effectué l’année dernière à Djefla, dans la 1re Région militaire. L’armée algérienne avait employé, pour la première fois, le système antiaérien Tor-M2, mis en service il y a seulement quelques années en Russie.
Ce système, considéré par les spécialistes comme l’un des plus sophistiqués au monde, était utilisé dans la couverture aérienne des troupes au sol. Il s’agit d’un système capable de faire face à des attaques aériennes par avion, hélicoptère ou drone et à toute forme de menace balistique. Autre arme testée lors de cet exercice tactique : le drone chinois Wing Loong 2. Inspiré des caractéristiques du drone américain «MQ-9 Reaper», qui a fait ses preuves sur le théâtre des opérations en Egypte et au Yémen, le Wing Loong 2 est une version plus aboutie et plus sophistiquée du «CH-4».
L’ANP a également renforcé considérablement sa puissance navale avec l’acquisition de nouvelles frégates et de sous-marins. Le développement et la modernisation des forces de l’ANP visent exclusivement, comme le souligne à chaque occasion le Haut Commandement militaire, à garantir une sécurisation globale des frontières nationales, à protéger les sites stratégiques et à lutter contre le terrorisme, le trafic d’armes et le narcotrafic.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’avait d’ailleurs rappelé lors de son déplacement à Djelfa le 25 juin 2023, en précisant que l’Algérie «n’a jamais constitué, depuis son indépendance, une source de menace ou d’agression sur quiconque». «Il n’est un secret pour personne que l’acquisition des moyens de force est une de nos priorités, pour préserver notre souveraineté face aux tentatives de déstabilisation dans notre région», avait-il assuré.