Nombre de maisons individuelles ont été squattées par des indus occupants qui en ont fait des taudis.
Une dizaine de maisons à Dergana faisant partie d’un ensemble d’habitations de 72 unités appartenant à l’EPLF sont squattées par des indus occupants depuis des années. Cette situation qui a généré des désagréments multiples aux propriétaires légaux, n’a paradoxalement suscité aucune réaction de la part des autorités concernées, y compris de l’EPLF. D’après les résidents de la cité, ces logements changent périodiquement d’occupants, car ils sont, pour certains d’entre eux loués, ou pis encore, vendus à d’autres indus occupants.
Ce fait avéré de déni total des règles qui régissent le domaine de l’immobilier lève le voile sur une gestion qui est à la limite de la négligence, sinon du laisser faire, car comment peut-on tolérer que des squatteurs puissent jouir de la faculté abusive de soumettre un bien d’autrui à la location ou à la vente.
Sur les lieux, le visiteur est frappé, de prime abord, par une dichotomie flagrante entre les bâtisses occupées par leurs propriétaires et celles squattées. Ces dernières ont été transformées au gré de leurs occupants et de leurs besoins en y ajoutant d’autres mansardes difformes et mal agencées.
Des séparations en parpaing et en tôles ondulées enlaidissent les façades de ces maisons qui sont devenues au final de véritables bidonvilles, greffées à la cité, malgré elle. «Une décision de justice définitive a été rendue en faveur de l’EPLF qui avait toute latitude pour récupérer ces logements. Sauf que l’application de cette décision traîne en longueur. Il y a eu par le passé une tentative d’expulsion, qui n’a malheureusement pas abouti.
Les services de sécurité se sont heurtés à un regroupement de contestataires compact soutenu par d’autres indus occupants issu d’un site qui se trouve à proximité de la cité EPLF, ce qui a avorté l’opération», confie un résident de la cité, et d’ajouter : «Entre-temps, ces occupants illégaux ont aménagé des locaux commerciaux au niveau de ces bâtisses générant de surcroît des nuisances et des désagréments aux habitants, sans que cela fasse réagir les autorités compétentes».
Au fil des années, la cité est devenue un lieu de débauche et de dépravation, où les cambriolages et les agressions font désormais partie du quotidien des habitants. «Nous nous sommes sacrifiés des années durant pour acquérir ces habitations, dans l’espoir de vivre tranquillement. Cependant, nos aspirations se sont heurtés à ces indus occupants qui nous ont rendu la vie impossible», déplore-t-il. Ceux des résidents qui tentent de faire face à ces délinquants sont sûrs de subir des représailles.
«Les résidents vivent la peur au ventre. Ils ne peuvent même pas réagir face aux agissements des délinquants de peur de subir leur vindicte», regrette-t-il. Les habitants légaux de la cité EPLF lancent un appel aux autorités concernées par leur problème afin qu’elles interviennent pour mettre un terme à leur calvaire qui a trop duré. «Il y va de la crédibilité des pouvoirs publics, qui doivent imposer l’ordre et le respect des lois, sinon place au désordre et à l’anarchie», conclut-il.