Si le timing du retour en force du phénomène des constructions illicites n’est pas fortuit, il en est de même pour le choix du discours adopté ces derniers temps par quelques parties malintentionnées et elles mêmes impliquées dans ce fléau ravageur.
«Nous assistons à une recrudescence inquiétante du problème et l’on est persuadé que les récalcitrants n’agissent pas de leur propre chef. Des baraques et autres logis de fortune viennent de passer à une autre phase celle des bâtisses en béton, des clôtures de quelques espaces publics et des kiosques en métal érigés sans justification légale le long des artères principales», a déclaré à El Watan un habitant de la cité Ahmed Loulou dans la ville de Souk Ahras, qui n’a pas raté l’occasion pour fustiger les complices et qualifier ces actes de transactions juteuses.
Un jeune universitaire, natif de cette cité ajoutera ceci: «Des liens solides sont tissés par les promoteurs du circuit informel avec un grand nombre d’exécutants aux fins de pérenniser le phénomène et de décourager par l’usure et le fatalisme tous ceux qui sont capables de lever le glaive de la loi. Les démolitions se font rares et conjoncturelles et les tenants du marché redoublent de cupidité et savent pertinemment que c’est par le nombre que la logique du fait accompli aboutira».
Une source très au fait de ce dossier a indiqué que cette partie de la ville de Souk Ahras compte à elle seule plus de 120 cas de piétinement d’espaces publics squattés, d’extensions illégales et de constructions illicites, et ce pour les trois derniers mois. L’effet d’entraînement est déjà visible dans les cités mitoyennes, à savoir notamment celles de Bendada, Berrel Salah et Champ de tir.