Certains blocs n’ont toujours pas de compteurs d’eau, obligeant les habitants à payer une facture forfaitaire de 1500 DA depuis des années, qu’ils occupent ou non leur appartement.
Les résidents de la cité 304 logements, située à l’UV18 dans la circonscription administrative d’Ali Mendjeli, wilaya de Constantine, se trouvent désormais plongés dans une profonde perplexité, ne sachant plus vers quelle autorité se tourner pour obtenir justice.
En proie à une indignation croissante, ils lancent un nouvel appel désespéré pour dénoncer l’injustice flagrante dont ils se disent victimes, orchestrée par le promoteur du projet. Ce dernier, selon leurs témoignages, s’illustre par un abus de pouvoir manifeste, piétinant les lois en toute impunité, sous le regard passif des autorités locales de la wilaya.
Pour rappel, ce projet, lancé en 2006 dans le cadre du programme de logement social participatif (LSP), intitulé «Projet de la Cité 304 Logements», a traversé un parcours des plus tumultueux. Après un bras de fer interminable et une attente de treize années, les souscripteurs n’ont pu enfin occuper leurs appartements qu’en décembre 2019.
Mais leur soulagement fut de courte durée, car ils ont rapidement découvert de multiples malfaçons dans la construction, mettant en péril leur sécurité et leur qualité de vie. Le principal motif de leur frustration réside dans le refus persistant du promoteur de leur remettre les contrats définitifs de propriété.
«Le promoteur refuse de nous délivrer nos contrats pour des raisons qu’il invoque mais qui sont totalement illégales. Pourtant, nous avons réglé l’intégralité des sommes dues pour l’acquisition de nos logements», déclare l’un des bénéficiaires.
À cela s’ajoute une incertitude accablante, exacerbée par le fait que le promoteur retient indûment une caution de 200 000 DA par propriétaire, sous prétexte que la dernière tranche de soutien de la Caisse Nationale du Logement (CNL) n’a pas encore été versée.
Ce retard trouve son origine dans l’absence de certificat de conformité, en raison des réserves techniques émises par la commune d’Aïn Smara le 7 janvier 2020 et adressées au promoteur, comme en témoigne un document en possession du journal El Watan.
Face à cette situation, les habitants fustigent la mauvaise foi du promoteur et exigent le remboursement immédiat de leur caution. Pour couronner le tout, les bénéficiaires avaient déjà été contraints de verser, dès 2008, une caution de 200 000 DA pour l’inscription, et ce, avant même la délivrance du permis de construire en 2009.
Des dépassements à tous les niveaux
Cette pratique, jugée illégale par les concernés, soulève de sérieuses interrogations sur l’attitude des autorités compétentes censées veiller au respect et à l’application des lois en Algérie.
«Nous avons été soumis à des pressions pour signer les contrats, malgré l’absence de remboursement de la caution, avec la promesse qu’elle nous serait restituée dans les 90 jours suivant le paiement final par la CNL et le transfert de propriété», rappellent-ils amèrement.
Malgré les retards accumulés et les sommes considérables investies par les bénéficiaires, les unités d’habitation ont été livrées dans un état déplorable, comme en témoignent les photos. La situation est inacceptable.
Les entrées d’immeubles sont dans un état catastrophique, les installations électriques nécessitent une révision complète, et l’aménagement extérieur est tout simplement inexistant. «Même les conduites d’eau, qu’elles soient usées ou potables, doivent être intégralement refaites.
Nous passons quotidiennement sous des fuites d’eau qui s’écoulent directement sur des câbles et des compteurs électriques. Nos vies, en particulier celles de nos enfants, sont en danger», s’indigne un père de famille.
Le comble, c’est que certains blocs n’ont toujours pas de compteurs d’eau, obligeant les habitants à payer une facture forfaitaire de 1500 DA depuis des années, qu’ils occupent ou non leur appartement. Les résidents dénoncent également la hauteur anormale des murs des appartements de service situés au premier étage.
Une aberration architecturale qui obstrue la vue des logements du deuxième étage. «Les balcons ont pratiquement disparu, car le promoteur s’est permis d’effectuer des extensions, transformant les balcons en pièces supplémentaires pour augmenter la superficie des appartements de service, au mépris des lois, des normes architecturales et du bien-être des habitants», s’insurge l’un de nos interlocuteurs.
Ces derniers déplorent que le promoteur n’ait levé aucune des réserves nécessaires à l’obtention du certificat de conformité, notamment en ce qui concerne la suppression de deux ateliers de ferronnerie installés sous les immeubles.
Le promoteur les utilise pour ses autres projets en cours. «L’absurdité atteint son paroxysme avec l’installation d’un groupe électrogène fonctionnant au mazout, dont le bruit et l’odeur sont insupportables. C’est notre sécurité et notre santé qui sont en jeu», martèle un autre résident.
Une lettre a été adressée au wali de Constantine, dont El Watan a obtenu une copie, afin de lui exposer l’ensemble de ces excès, ainsi que les dangers auxquels les habitants sont confrontés. Dans ce courrier, les résidents ont également souligné le manque d’entretien et de réparations, qui a conduit à une dégradation générale des logements, rendant l’environnement à la fois insalubre et inconfortable.
De surcroît, l’insécurité croissante dans le quartier représente une source de préoccupation majeure. Des cambriolages ont déjà frappé deux appartements. «Le promoteur, en interdisant la fermeture de la cité, expose les familles à des risques permanents, et celles-ci déplorent l’absence de mesures de sécurité appropriées», déplorent les habitants.
Ces derniers s’interrogent sur l’inertie des autorités de la wilaya, qui continuent d’octroyer de nouveaux projets au promoteur, alors que des centaines de familles se retrouvent prises en otage par ses agissements.
À ce jour, il n’a jamais été inscrit sur une liste noire ni même interpellé par les responsables. Pire encore, il s’est permis d’augmenter illégalement le prix des appartements, passant de 250 millions à 280 millions de dinars, malgré les promesses du ministre du Logement de l’époque de sanctionner de tels abus.
Déçus par l’inaction des autorités, les bénéficiaires se voient contraints de recourir à la justice, ce qui implique des frais supplémentaires pour les honoraires d’avocat et les procédures légales, à moins qu’ils ne renoncent à leurs droits.
Exaspérés par les abus du promoteur et l’apathie des autorités, les habitants de la cité 304 Logements à l’UV 18 d’Ali Mendjeli ont multiplié les appels urgents à l’attention du wali et des autorités compétentes, réclamant la préservation de leur dignité dans un pays qui se veut un État de droit. Mais ces appels restent, hélas, sans réponse.
Batna : Mise en service de 6,9 km de la RN-75
Un tronçon en double voie de 6,9 km de la RN-75 reliant les deux wilayas de Batna et Sétif a été remis en service dans la commune de Djerma après sa consolidation et réaménagement, apprend-on lundi auprès de la direction des travaux publics.
L’entreprise chargée de la réalisation du projet a terminé les travaux un mois avant le délai initial qui était fixé à 5 moins après les instructions données par le wali, Mohamed Benmalek relatives au respect des délais, a précisé le directeur du secteur, Noureddine Bouteghane.
Le projet que les habitants réclamaient instamment a mobilisé une enveloppe financière de 200 millions DA au titre d’une opération centralisée de 2021, selon la même source.
Cette route revêt une grande importance du fait du dense trafic qu’elle connaît à longueur d’année et de sa proximité de l’aéroport international Mustapha Benboulaïd, a ajouté le directeur des travaux publics. La RN-75 traverse le territoire de la wilaya de Batna sur une distance de 43 km vers la wilaya de Sétif, rappelle-t-on.