Des dizaines de familles de la cité 260 Logements à Oued Lehdjar, dans la ville de Didouche Mourad, située à 15 km au nord de Constantine, vivent un véritable calvaire depuis 11 jours.
Privés d’eau potable, ils se retrouvent dans une situation intenable, coïncidant avec le mois de Ramadhan et ses exigences accrues en matière de consommation d’eau et d’hygiène. Cette situation, qualifiée d’intolérable par les riverains, contraste avec les récentes déclarations du ministre des Ressources en eau, qui, lors de sa visite dans la wilaya de Constantine, a insisté sur l’importance de l’alimentation en eau potable, particulièrement durant le mois de Ramadhan.
Il y a également une quinzaine de jours, et lors d’une réunion avec les responsables et les directeurs des différentes unités de la Société de l’eau et de l’assainissement de la wilaya de Constantine (Seaco), le nouveau directeur général, Abdelkrim Chebri, a affirmé «qu’aucune défaillance n’est tolérée en matière d’alimentation de la population en eau potable durant le mois de Ramadhan».
Des directives qui font suite à celles données par le wali, Abdelkhalek Sayouda, lors d’une réunion de l’exécutif réservée aux préparatifs du mois de Ramadhan, durant laquelle il a instruit tous les services concernés, notamment la Seaco et Sonelgaz pour assurer l’alimentation régulière de la population en eau et en énergie et d’éviter toute perturbation durant ce mois. Mais la réalité est complètement différente.
Des citoyens dans le désarroi
«Des travaux ont été réalisés sur place, mais le problème persiste. Seulement une partie des immeubles est alimentée en eau. Cette dernière ne parvient aux étages supérieurs à cause d’une très faible pression ; nous souffrons énormément en ce mois de Ramadhan», ont déclaré des riverains ayant pris contact avec El Watan. Les familles concernées par cette pénurie se voient obligées de s’approvisionner en citernes à 1500 DA, une dépense exorbitante pour la plupart d’entre elles.
«Pourtant, les responsables de la Seaco auraient pu prendre l’initiative de nous dépanner avec les camions-citernes de la société en attendant que le problème soit réglé ; mais il parait qu’il y a un vrai problème de communication entre les unités et la direction», ont-ils regretté. «Un père de famille ayant un salaire modeste, se retrouve dans l’incapacité de subvenir aux besoins de sa famille et de payer une citerne tous les trois jours.
La situation est encore plus difficile pour les personnes âgées ou malades qui ne peuvent pas se déplacer pour s’approvisionner auprès des voisins habitant la partie inférieure de notre cité», a fait savoir notre interlocuteur. «Même du point de vue d’hygiène, on n’arrive plus à supporter cette situation; figurez-vous que nous n’avons pas nettoyé notre appartement depuis plus de 10 jours ; on se contente du strict minimum ; mais jusqu’à quand ?» s’interroge une mère de famille.
Contactés par nos soins, les services de la Seaco ont affirmé que cette coupure est due à un projet du réseau lancé par la commune de Didouche Mourad. «J’ai appris par le chef de zone de notre société que l’alimentation en eau sera rétablie une fois la conduite installée», a rassuré la chargée de la communication de la même société, sans pouvoir donner un délai sur l’achèvement des travaux.
Face à ce calvaire quotidien, les habitants de la cité 260 logements lancent un appel urgent aux autorités pour trouver une solution rapide et durable à ce problème d’approvisionnement en eau potable. Cependant, au moment de la rédaction de cet article dans l’après-midi d’hier, les robinets étaient toujours à sec, laissant les habitants dans l’incertitude et le désarroi.