Cisjordanie occupée : Poursuite de l’agression sioniste contre la ville de Jénine

23/02/2025 mis à jour: 03:10
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La population de Jénine subit les attaques répétées de l’armée sioniste - Photo : D. R.

L’agression en cours contre la ville de Jénine et son camp a fait 27 martyrs, dont le dernier 
en date est une petite fille de 13 ans.

Les forces d’occupation israéliennes poursuivaient, hier,  leur agression contre la ville de Jénine et son camp, en Cisjordanie occupée, pour le 33e jour consécutif, faisant 27 martyrs et des dizaines de blessés et d’arrestations, a rapporté l’agence de presse palestinienne Wafa, citée par APS. L’armée  israélienne a envoyé des renforts militaires accompagnés de bulldozers dans la ville de Jénine et aux entrées de son camp, installant des chambres militaires fortifiées utilisées pour les communications militaires internes, selon Wafa.

Les bulldozers des forces d’occupation ont laissé derrière eux d’importantes destructions dans les quartiers, les maisons et les propriétés des Palestiniens du camp de Jénine, où des soldats  israéliens ont été déployés dans plusieurs zones, ajoute la même source. L’armée a également provoqué dans le camp de Jénine le déplacement d’environ 3000 familles et la destruction de leurs maisons et de leurs propriétés.

Depuis le début de l’agression israélienne contre Jénine, les forces d’occupation continuent d’occuper plusieurs maisons pour les transformer en casernes militaires, en particulier dans les bâtiments proches et surplombant le camp de la ville où les Palestiniens sont confrontés à des difficultés pour entrer, sortir et se déplacer en raison de la présence constante de snipers qui mettent leurs vies en danger.

L’armée d’occupation a arrêté,  avant-hier, un Palestinien alors qu’il se trouvait dans son véhicule à l’est de la ville de Jénine et pris d’assaut les villages de Ya’bad, Araba et Bir al-Basha, dans le Sud. L’agression en cours contre la ville de Jénine et son camp a fait 27 martyrs, dont le dernier en date est une petite fille de 13 ans. Rimas Al-Amouri est tombée en martyre sous les balles de soldats israéliens alors qu’elle se trouvait devant sa maison dans le quartier d’Al-Jabariyat, près du camp de Jénine.

Des Palestiniens sous le choc

Elle a été touchée dans le dos par une balle qui est ressortie par l’abdomen et transférée à l’hôpital où les médecins ont annoncé son décès. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est rendu, avant-hier, dans un camp de réfugiés en Cisjordanie occupée, où il a ordonné à l’armée d’intensifier ses opérations, une visite condamnée par l’Autorité palestinienne. Netanyahu s’est rendu dans le camp de Tulkarem, dans le nord du territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, au lendemain de l’explosion dans le centre d’Israël de bombes dans plusieurs bus. «Nous pénétrons dans les bastions terroristes, nous détruisons des rues entières que les terroristes empruntent, ainsi que leurs maisons. Nous éliminons les terroristes, les commandants», a-t-il dit.

L’opération lancée sur plusieurs camps de réfugiés près des villes de Jénine, Tulkarem et Tubas a fait au moins 51 morts parmi lesquels des enfants et  déplacé au moins 40 000 personnes, selon l’ONU. C’est la plus longue opération militaire en Cisjordanie depuis la seconde Intifada.

Sur les réseaux sociaux, des Palestiniens  sont choqués par une photo partagée par le bureau de Netanyahu, le montrant rencontrant des officiers de l’armée dans un centre de commandement qui semble avoir été établi à l’intérieur de la maison d’un résident. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné dans un communiqué la visite de  Netanyahu, dénonçant une «agression» contre ce territoire occupé.

Les Nations unies ont exprimé  leur inquiétude face à la poursuite de l’agression israélienne contre les villes de la Cisjordanie occupée, en particulier dans le Nord. «Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) reste préoccupé par les opérations en cours des forces (sionistes) dans la partie nord de la Cisjordanie, les plus longues depuis le début des années 2000», a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’un point de presse quotidien.

Au moins 900 Palestiniens, en comptant les combattants, y ont été tués depuis le 7 octobre 2023 par les forces israéliennes ou des colons depuis lors, selon un décompte de l’AFP basé sur des données fournies par le ministère palestinien de la Santé. Au moins 32 Israéliens, dont des soldats, ont été tués lors d’attaques ou d’affrontements au cours d’opérations israéliennes dans le territoire occupé durant la même période, selon les données officielles israéliennes.

ONU : Lazzarini dénonce les violations du droit fondamental à l’enseignement

Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de 
Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé les violations par l’occupant sioniste du droit fondamental à l’enseignement en Palestine, notamment dans la ville sainte d’El Qods occupée, soulignant que l’accès des enfants à l’éducation «doit être préservé». «Des enfants et des jeunes (d’El Qods-Est) se voient refuser leur droit à l’enseignement dans les écoles de l’UNRWA», a écrit Lazzarini dans un message publié vendredi sur les réseaux sociaux.

Le patron de l’UNRWA a fait savoir que les forces sionistes et le personnel de la municipalité de la ville d’El Qods «sont entrés jeudi de force dans le centre de formation de l’UNRWA à Kalandia et ont ordonné son évacuation immédiate». «Au moins 350 étudiants et 30 membres du personnel étaient présents dans ce centre lorsque des gaz lacrymogènes et des bombes sonores ont été tirés (par l’armée sioniste)», a-t-il poursuivi. De plus, des policiers sionistes, accompagnés de personnel de la  municipalité d’El Qods, «se sont rendus dans les écoles de l’UNRWA pour ordonner leur fermeture», a ajouté Lazzarini.

Selon le chef de l’UNRWA, ces incidents «ont touché 250 enfants dans trois écoles de l’UNRWA à El Qods-Est, en plus de 350 stagiaires dans le centre de formation de Kalandia», un grand complexe des Nations unies. «Il s’agit d’une violation du droit fondamental à l’éducation ainsi que des privilèges et immunités des Nations unies», a-t-il dénoncé, avant de souligner que l’accès des enfants à l’enseignement «doit être préservé» et les installations des Nations unies «doivent être protégées et respectées à tout moment où qu’elles se trouvent».

OIM : 90% des maisons à Ghaza ont été détruites

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que 90% des maisons dans la bande de Ghaza ont été détruites, des centaines de milliers de personnes n’ont nulle part où aller et les Palestiniens qui retournent dans leurs régions dans la bande de Ghaza se retrouvent devant des piles de décombres, a rapporté l’agence de presse Wafa.

Selon un communiqué de l’Organisation publié vendredi après une visite à Ghaza de sa présidente Amy Pope et du coordinateur humanitaire dans le territoire palestinien occupé, Mohannad Hadi, «les Palestiniens de Ghaza vivent dans des conditions désespérées et n’ont pratiquement aucun accès aux besoins et aux services de base».

L’OIM, en collaboration avec les Nations Unies et ses partenaires humanitaires, s’efforce d’augmenter l’aide aux abris d’urgence. Selon le communiqué, depuis le 19 janvier, l’OIM a envoyé des abris, de l’eau et des installations sanitaires, des kits d’hygiène et des articles non alimentaires pour soutenir la population de Ghaza.

La présidente de l’Organisation a déclaré que «l’ampleur des destructions à Ghaza est stupéfiante, les familles qui ont tout perdu affrontent le froid sans protection, sans infrastructures ni services, et sans aucune certitude quant à ce que sera le lendemain». Mme Pope a indiqué qu’elle avait parlé à «des parents qui luttent pour garder leurs enfants en vie, qui construisent des abris de fortune avec tout ce qu’ils peuvent trouver, et que ces personnes n’ont nulle part où aller».

RSF : Appel pour la levée du blocus sur le territoire

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a affirmé jeudi que malgré le fragile cessez-le-feu, la catastrophe humanitaire se poursuit à Ghaza, entravant le travail quotidien des journalistes, appelant l’entité sioniste à lever «d’urgence» le blocus sur le territoire.

«Les journalistes de Ghaza, qui ont survécu à 15 mois de bombardements intensifs, continuent de faire face à d’immenses défis malgré le cessez-le-feu (entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et l’entité sioniste) entré en vigueur le 19 janvier 2025», a déclaré RSF dans un communiqué publié sur son site.

Le communiqué souligne que l’aide humanitaire arrive au «compte-gouttes» dans le territoire sous blocus, et l’entité sioniste «continue de refuser l’entrée aux journalistes étrangers, interdisant aux médias indépendants de couvrir les conséquences de la guerre et la catastrophe humanitaire en cours».

RSF demande à cet effet «la levée du blocus qui asphyxie la presse à Ghaza», signalant que «les journalistes ont besoin d’équipements multimédia et de sécurité, d’internet et d’électricité» et que «les reporters étrangers devaient pouvoir accéder au territoire et les journalistes palestiniens en exil devaient pouvoir y retourner».

 

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