Les établissements hospitaliers publics de la wilaya d’Alger ont mobilisé tous les moyens, humains et matériels nécessaires à l’opération de circoncision des enfants, étalée sur plusieurs jours du mois sacré de Ramadhan. Dans ce cadre, le directeur général de l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) Salim Zemirli, Rekik Zoubi, a affirmé, dans une déclaration à la presse, que «l’établissement a mobilisé tous les moyens nécessaires à une opération de circoncision au profit de 300 enfants, en réponse à des demandes soumises par les communes adjacentes de l’hôpital, mais aussi celles des associations et des groupes de scouts», relevant que «l’opération se poursuivra jusqu’aux derniers jours du mois sacré à raison de 35 enfants programmés par jour».
En vue de mener à bien cette opération et conformément à la décision du ministère de la Santé, qui prévoit de pratiquer la circoncision des enfants en milieu hospitalier dans de bonnes conditions sanitaires, le responsable a précisé qu’«un service chirurgical a été dédié à cet effet, suite à une cinquantaine d’analyses médicales effectuées au laboratoire de l’hôpital au profit des enfants démunis, pendant que d’autres familles ont préféré les faire à leurs propres frais».
La chargée de communication au CHU Mustapha-Pacha, Nassiba Beldjoudi, a, de son côté, fait état de 33 enfants programmés pour la circoncision, dont 20 relevant des groupes des Scouts musulmans algériens et 13 des associations. Par ailleurs, le directeur général de l’Etablissement public hospitalier (EPH) d’Aïn Taya (Alger est), Said Mechat a fait savoir que l’établissement, en coordination avec les communes de la circonscription et les associations, a programmé la circoncision de plus de 200 enfants, à raison de 30 opérations chaque jeudi, de sorte à ne pas entraver les autres activités médicales.
Dans le même cadre, tous les staffs médicaux et paramédicaux seront mobilisés en fin de journée après avoir effectué toutes les analyses nécessaires, outre les consultations médicales avec les spécialistes. L’hôpital, affirme M. Mechat, avait pris toutes les mesures nécessaires pour éviter toute éventuelle surcharge, avec une première opération de circoncision programmée le 30 mars, la deuxième le 6 avril et la troisième jeudi dernier.
Quant à certains enfants, ils ont été programmés, à la demande des associations, pour la veille du 27e jour du mois sacré. L’établissement hospitalier Mohamed Lamine Debaghine de Bab El Oued (ex-Maillot) a également programmé, à son tour, 70 enfants, à savoir 4 garçons à circonscrire tous les jours jusqu’aux derniers jours du mois sacré. Les personnels médicaux et paramédicaux des services chirurgie générale et chirurgie rénale ont été mobilisés pour cette opération, a révélé le directeur général de l’établissement, M. Nafaa Tati. Pour rappel, le ministère de la Santé a codifié l’opération de circoncision à travers une instruction stricte après l’incident de la ville d’El Khroub dans la wilaya de Constantine en 2005, lorsque une circoncision s’est déroulée dans des conditions sanitaires inappropriées par un personnel médical non qualifié qui a circonscrit 86 enfants, dont 13 ont eu de graves complications.
Depuis, le ministère de la Santé adresse, chaque année, durant le mois sacré et avant la nuit du 27, des instructions strictes dans lesquelles il met l’accent sur la nécessité d’effectuer l’opération de circoncision dans un milieu hospitalier et sous la supervision d’un personnel médical qualifié. Le professeur Djaffar Hantala, spécialiste en chirurgie pédiatrique au sein du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Hassani Isaâd de Béni Messous,dans la banlieue d’Alger, a préconisé d’effectuer cette opération tout au long du mois sacré, voire même durant les mois de l’année et de ne pas attendre la nuit du 27 du mois de Ramadhan, où le nombre d’enfants est grand, ce qui expose cette catégorie à des complications suite aux brûlures qui peuvent être causées par le matériel utilisé dans cette chirurgie, en plus du stress et du manque de vigilance dont peuvent souffrir les personnels médicaux et paramédicaux durant ce mois.
De son côté, le spécialiste en chirurgie pédiatrique à l’Etablissement public hospitalier (EPH), Djillali Belkhenchir de Birtraria, le professeur Moussa Achir, a souligné que l’établissement qui a coutume d’effectuer l’opération de circoncision d’un nombre considérable d’enfants, fait montre de toute la prudence en vue d’éviter les risques qui peuvent découler de l’opération qu’il a qualifiée de «compliquée».