L’huile d’olive algérienne s’impose encore une fois à l’international. Cinq variétés produites par trois oléiculteurs du pays se sont distinguées avant-hier au concours international de Londres, l’une des plus prestigieuses compétitions statuant sur les meilleures huiles d’olive dans le monde.
La première place a été obtenue par l’huile d’olive Baghlia, produite par l’huilerie des frères Kiared, sise dans la commune éponyme à l’est de Boumerdès. Cette marque s’est adjugée trois médailles, dont celle d’or dans la catégorie huile la plus riche en vertus. «Nous sommes à notre 23e médaille à l’international en l’espace de trois ans seulement. Nous avons été primés plusieurs fois pour les autres variétés, mais jamais pour ce type d’huile d’olive très riche en antioxydants», se félicite Hamid, le gérant de l’huilerie Kiared.
Ces distinctions, qui s’ajoutent à celles glanées à Dubaï, au Japon, Paris, New York, Athènes, attestent encore une fois de la bonne qualité de l’huile d’olive made in Algeria. Les deux autres lauréats de la compétition sont l’huile d’olive El Asslia de la région de Keddara (Boumerdès) et Arba Olive de Blida.
Ces deux marques ne sont pas nouvelles dans le domaine, puisqu’elles avaient déjà honoré l’Algérie à plusieurs reprises à l’étranger. Au même titre que l’huile d’olive Dahbia de Djelfa, qui s’est imposée dans cinq concours internationaux par le passé.
Maintenant, d’aucuns se demandent pourquoi l’huile d’olive algérienne tarde à être labellisée pour conquérir les marchés internationaux. «Je suis très content pour les prix obtenus par nos amis oléiculteurs à Londres, d’autant plus que c’est la première fois qu’on se distingue dans la catégorie huile d’olive santé, c’est-à- dire très riche en polyphénols, mais on ne doit pas en rester là», réagit Samir Gani, directeur de l’Olivier Magazine et président du Concours international de la meilleure huile d’olive. «Il est temps de passer à la labellisation.
Cela fait des années qu’on en parle, mais aucun texte de loi ou cahier des charges n’a été élaboré dans cette optique. Pourtant, il y a tout un département au ministère de l’Agriculture qui s’occupe de ce volet», déplore-t-il, ajoutant que l’Algérie ne dispose d’aucun laboratoire physico-chimique certifié par le Conseil oléicole international.
Ce qui constitue, dit-il, une véritable contrainte pour la modernisation de la filière. Pour lui, l’Algérie a encore beaucoup de chemin à parcourir pour pouvoir exporter ce produit du terroir en grandes quantités.
«On a des oléiculteurs qui ont tenté l’expérience. Ça reste insuffisant», estime-t-il. Avec une production annuelle de 300 millions de litres, l’huile d’olive algérienne peut aisément apporter de la devise au pays et réduire notre dépendance aux hydrocarbures. Pour peu qu’on améliore la qualité et qu’on en finisse avec les méthodes archaïques qui ont plombé la filière, souligne-t-il.
Autre problème : beaucoup d’oléiculteurs évoquent le manque d’accompagnement et le clientélisme qui bride le fonctionnement des instances en charge de promouvoir la filière.
Certains s’étonnent que l’Algérie ne soit pas invitée à participer aux foires internationales pour faire connaître ses produits, comme ce fut le cas récemment au Salon de l’huile d’olive de New York.