Cinéma : Le Festival d’Oran du film arabe revient en force

29/09/2024 mis à jour: 00:05
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Conférence de presse donnée, hier, par Fayçal Chibani, Hmida El Ayachi, Abdelkader Djeriou et Linda Belkhiriya

 Un rendez-vous cinématographique d’Oran se déroulera du 4 au 10 octobre prochain, le public aura loisir, à travers les trois salles obscures du centre-ville (Maghreb, Es Saada et la Cinémathèque) d’aller voir une soixantaine de films, dont 44 seront en compétition. 

 

Après six années d’interruption (la dernière édition remontant à l’année 2018), le Festival international du film arabe fait son grand retour cette année à Oran, à la grande  joie des cinéphiles.

 Cette 12e édition revient avec une nouvelle appellation : «Oran Arab International Film Festival» (Oiaff) et une équipe du tonnerre, notamment le comédien Abdelkader Djeriou, qui officie en qualité de commissaire du festival. Du 4 au 10 octobre prochain, le public aura loisir, à travers les trois salles obscures du centre-ville (Maghreb, Es Saada et la cinémathèque) d’aller voir une soixantaine de films, dont 44 seront en compétition. Hier, une conférence de presse a été donnée à l’hôtel Liberté, où Abdelkader Djeriou et son équipe restreinte (Linda Belkhiriya, Fayçal Chibani et Hmida El Ayachi) ont donné de plus amples détails sur cette 12e édition, tant attendue des cinéphiles oranais et d’ailleurs. 


On apprend alors que sur les 44 films en compétition, il est prévu 11 longs-métrages, 14 courts-métrages, 8 documentaires de courte durée et 11 documentaires de longue durées. «Je suis très heureux que ce festival revienne à Oran. Il nous a fallu trois mois pour l’organiser au pied levé», dira-t-il, avant d’admettre que ce rendez-vous cinématographique, qui a longtemps fait la fierté d’Oran, revient cette année dans des conditions difficiles, eu égard au génocide qui a cours en ce moment dans la bande de Ghaza. Il dira cependant que le cinéma est aussi une manière de résister, de dénoncer et de se solidariser et c’est la raison pour laquelle un hommage sera rendu au cinéma palestinien à travers la projection de 22 courts-métrages, tournés cette année même et produits par 22 cinéastes ghazaouis, dans des conditions atroces, des cinéastes au courage démesuré qui ont bravé les bombes et les chars israéliens pour réaliser ces mini-films et rendre compte du quotidien, de la réalité qui est la leur. 


Cette initiative, explique Abdelkader Djeriou, qu’on intitule «Distance zéro, de Ghaza à Oran», on la doit au cinéaste palestinien Rachid Mecharoui, qui sera présent à Oran lors du festival pour rencontrer son public. La 12e édition de l’Oiaff permettra aussi aux cinéphiles de jeter un regard sur la société irakienne actuelle, et ce, à travers la projection de 5 longs-métrages, relativement récents (tournés entre les années 2017 et 2023). Autre temps fort de cette 12e édition, la présence de Costa Gavras à la cérémonie d’ouverture, le 4 octobre à l’hôtel Méridien, où un hommage solennel lui sera rendu. 

Rappelons que Costa Gavras est ce génial cinéaste grec, aujourd’hui âgé de 91 ans, connu pour ses films engagés, notamment Z, tourné en Algérie et qui a apporté au pays son premier Oscar en 1970. Il sera présent à Oran avec son épouse Michèle Ray-Gavras. «Nous n’avons pas la mémoire courte et nous savons rendre hommage aux amis de l’Algérie», dira, en substance, Abdelkader Djeriou. 
 

44 films en compétition 

Deux autres hommages seront rendus, lors de cette cérémonie d’ouverture, à l’immense cinéaste algérien Mohamed Lakhdar Hamina, celui qui, en 1975, fit obtenir à l’Algérie sa première Palme d’or au Festival de Cannes avec Chronique des années de braise, dont le scénario est de l’écrivain Rachid Boudjedra, et enfin au cinéaste égyptien Mahmoud Hamida. L’une des originalités de cette année, la réalisation d’un teaser de 2 minutes, tourné à Oran, histoire de mettre l’eau à la bouche des cinéphiles avant le 4 octobre et les inciter à aller voir les films. 

Les 44 films en compétition concourront pour décrocher le Wihr d’or, et pour ce faire, trois président de jury ont été désignés cette année : l’Algérien Samy Boualdjia pour présider le jury des longs-métrages, l’Irakien Fadel Abbès pour celui des films documentaires, et le Syrien Djoud Saïd pour les courts-métrages. Des films, donc, de plusieurs pays arabes seront en compétition, parmi lesquels on compte deux films algériens  Rajoulane wa massir de Mustapha Oussoun et Ard El Intiqâa d’Anis Djaad. Toujours en ce qui concerne le cinéma algérien, le public pourra découvrir d’autres longs-métrages, hors-compétition, à l’instar de Barbès, little Algérie, également très attendu ces derniers mois. 

«Ce festival d’Oran a longtemps été le premier (et le seul) festival qui a été exclusivement consacré au cinéma arabe. C’était le seul espace où les cinéastes arabes pouvaient se rencontrer et débattre avec leur public et cela a d’ailleurs toujours été son objectif. Il revient aujourd’hui dans des conditions différentes où d’autres festivals (consacrés au cinéma arabe) ont vu le jour, avec des moyens financiers très importants et concurrencent notre festival», explique Abdelkader Djeriou, une manière de dire que la nature ayant horreur du vide, il faut veiller à ce que le festival d’Oran puisse s’épanouir et s’ancrer davantage dans l’esprit des cinéastes, algériens et d’autres pays arabes. 

Il ajoute aussi que les invités de cette 12e édition sont des amis de l’Algérie, des invités qui considèrent leur participation au festival d’Oran comme un honneur. «Il y en a qui, lorsqu’ils ont eu vent du retour du festival d’Oran, par amitié à l’Algérie, ont décidé de retirer leurs films d’autres festivals pour que celui d’Oran ait la primeur», dira-t-il. 

On apprendra aussi que des initiatives sont prises, notamment des soirées intitulées «Cinéma en famille» dans le but d’inciter le plus grand nombre à renouer avec les salles obscures et aillent, à longueur d’année, voir des films dans les salles de cinéma. 

Enfin, rappelons que des masterclass sont également prévus, en marge du festival, au profit des jeunes cinéastes en herbe, des masterclass qui seront assurés par des figures cinématographiques de renom, à l’image du cinéaste algérien Rachid Bouchareb ou du critique libanais Ibrahim El Ariss.   

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