Le chef de service de cardiologie au CHU Nafissa Hammoud (ex-Parnet), le Pr Djamal Eddine Nibouche, a affirmé que «le jeûne des malades chroniques durant le mois sacré de Ramadhan demeure tributaire de l’état de santé de chaque patient».
Dans une déclaration à la presse, le Pr Nibouche a précisé que le jeûne des patients atteints de cardiopathies «est étroitement tributaire de l’état de santé de chaque cas, dans la mesure où le jeûne est permis à une catégorie et interdit à une autre».
Ce pilier de l’islam peut être accompli par les cas critiques guéris d’une crise cardiaque après trois mois sans laisser de séquelles graves, a-t-il expliqué. Concernant les patients ayant des endoprothèses (stents), le Pr Nibouche estime que cette catégorie de patients ne peut pas observer le jeûne jusqu’à ce que son cœur ou corps s’adapte à ce support.
En cas d’observation de tachycardie (rythme cardiaque rapide), le patient doit impérativement rompre le jeûne, a-t-il conseillé. Le jeûne est strictement interdit aux patients souffrant d’insuffisance de myocarde, ces cas devant prendre des médicaments chaque 3 ou 4 heures, et ce, en vue d’éviter toute crise cardiaque.
De même pour les patients atteints d’arythmie qui doivent eux aussi suivre une posologie stricte, a expliqué le spécialiste. Pour ce qui est des hypertendus, le même spécialiste a fait savoir que ces derniers sont autorisés à jeûner en cas de stabilité de la maladie et d’absence d’autres complications, en faisant preuve de prudence lors du repas de l’Iftar qui doit être pris de manière progressive afin d’éviter toute insuffisance cardiaque, tout en buvant de l’eau de manière entrecoupée.
De son côté, le chef de service de médecine interne à l’EPH de Birtraria a fait savoir que les malades chroniques se répartissaient en plusieurs catégories. La catégorie pour qui il est strictement interdit de jeûner est celle qui souffre de plusieurs maladies, telles que les maladies cardiovasculaires et rénales, et qui prend entre 4 et 5 médicaments par jour, en sus des malades diabétiques.
Concernant l’activité sportive, les spécialistes ont exhorté les personnes âgées de plus de 40 ans à éviter toute activité sportive avant la rupture du jeûne (Iftar), ajoutant qu’il est conseillé de la faire deux heures après l’Iftar, que ce soit à travers la marche ou la marche rapide.
Ils ont également conseillé de renoncer définitivement à la cigarette et non pas d’arrêter durant le mois de Ramadhan uniquement, appelant les fumeurs à se rapprocher des services spécialisés qui se trouvent dans tout le territoire national pour se faire aider. Les structures hospitalières de la capitale et le personnel médical sont au service des malades.
Ces derniers peuvent demander conseil aux spécialistes qui les orienteront pour mener à bien ce mois de carême. Outre les structures de santé publique, des campagnes de sensibilisation ont été lancées en amont et durant le mois de Ramadhan, à l’endroit des malades chroniques et le comportement qu’ils doivent adopter durant ce mois.