De l’avis de nombreux habitants, la restauration du couvert végétal dans et autour de la ville de Chlef est plus qu’indispensable, à court terme, pour atténuer les effets du réchauffement climatique auquel la région est de plus en plus confrontée.
Populations, société civile et défenseurs de la nature insistent sur la nécessité de reboiser à outrance les collines, les zones urbaines et les quelques espaces forestiers subsistant à la périphérie.
En effet, pour les habitants de Chlef, notamment les anciennes familles, la vague de chaleur qui y sévit s’explique surtout par la dégradation accélérée de la nature en milieu urbain après les années 80, et ce, suite à l’urbanisation effrénée et désordonnée de l’agglomération ayant entraîné progressivement une disparition presque totale de la ceinture verte et des orangeraies qui entouraient la ville, déplorent-ils.
Et de faire remarquer encore : «Jusqu’en 1980, le climat à Chlef était plus supportable pour les habitants, car la verdure était abondante dans et autour de la ville que longe l’oued Cheliff qui coulait à flots à longueur d’année.
Au point que la plupart des habitations ne disposaient même pas de ventilateur et encore moins de climatiseur jusqu’au violent du séisme de 1980 et la reconstruction de la ville tout autour d’elle».
Cependant, cette expansion urbanistique d’envergure n’a pas été accompagnée d’une plantation systématique d’espèces d’arbres potentiellement adaptées au climat chaud qui caractérise la vallée du Cheliff.
«On a plutôt privilégié des arbres d’ornement en ville qui ne peuvent procurer ni des zones d’ombre ni avoir un impact positif sur le réchauffement climatique dans la région», nous dira un connaisseur dans le domaine pour qui un reboisement massif, planifié et bien organisé, est plus indispensable que jamais à l’échelon de la collectivité.
L’opération, dit-il, doit se faire de manière durable par les élus locaux en étroite collaboration avec les services des forêts en impliquant directement et concrètement l’ensemble des citoyens.
Cela est de nature non seulement à restaurer le couvert végétal mais aussi à créer un climat tempéré baignant dans une végétation dense et diversifié. Le défi peut être relevé si tout le monde (pouvoirs publics, élus locaux, mouvement associatif et société civile), se mobilise de plus en plus pour la réalisation d’un tel projet environnemental stratégique.