Sur les marchés de proximité ou aux abords des routes à Chlef et ses environs, les agrumes sont fortement présents et écoulés à des prix abordables pour les consommateurs.
Les chalands peuvent alors s’offrir les variétés d’orange précoces délicieuses, notamment la Thomson, à 140 DA le kilo, et la clémentine à 150 DA, ce qui est nettement inférieur aux prix pratiqués la saison précédente pour les mêmes produits. Selon les producteurs avec lesquels nous nous sommes entretenus, il y a eu cette saison une production en hausse et de qualité, malgré le manque de pluie et la baisse du niveau des barrages dont l’un est envasé à plus de 50%.
La baisse des prix est plus significative au niveau du marché de gros qui reçoit quotidiennement de grosses quantités d’oranges et de clémentines, cédées aux détaillants à 70 DA le kilo pour l’orange Thomson, et 80 DA pour la clémentine (prix relevés dimanche 24 décembre 2023). On s’attend encore à des récoltes abondantes au cours de la campagne de 2024, surtout après les dernières pluies salvatrices pour l’agriculture en général et l’agrumiculture en particulier. «Cela nous permet d’entrevoir l’avenir des prochaines récoltes d’agrumes avec optimisme», nous a déclaré un professionnel du secteur qui met en relief les efforts consentis par les producteurs locaux pour irriguer régulièrement leurs plantations, compte tenu des faibles précipitations observées dans la région au cours des dernières années.
Il y a eu tout de même des quotas d’eau prélevés des barrages hydrauliques pour l’irrigation des vergers mais vu le déficit en pluie, de nombreux agrumiculteurs ont dû, nous dit-on, utiliser les forages d’eau pour irriguer abondamment leurs superficies d’agrumes, surtout pendant les périodes de fortes chaleurs.
Période durant laquelle un vent chaud et violent a été aussi enregistré sur la plaine du Chéliff. «Le sirocco, qui avait soufflé sur la région en octobre dernier, a causé des chutes importantes d’oranges dans les zones de production à grand potentiel agrumicole. Nous avons dû irriguer nos exploitations d’agrumes à partir des eaux de puits et de forages, qu’ils soient anciens ou nouvellement réalisés par les fellahs. Cela a eu tout de même des conséquences positives sur la production d’agrumes qui est en hausse cette année, contrairement à la saison passée», nous a confié un producteur des vergers ouest du Chéliff.
Il faut rappeler que la production d’orange, avant 2022, atteignait un volume de 1600 000 quintaux par an sur une superficie globale de 6800 hectares. Ainsi, après deux années de recul de la production, les prévisions pour la prochaine campagne de récolte des agrumes sont modérément optimistes, après les chutes de pluie enregistrées au cours de ces deux derniers mois.
De telles conditions climatiques à l’avenir n’en seront que plus bénéfiques pour la récolte d’agrumes de saison et le développement des vergers à la faveur des investissements consentis dans la filière, a estimé un arboriculteur de la région.