Le mastodonte de l'immobilier, initialement confronté à un risque de défaut de paiement, a réussi à honorer au dernier moment une dette de 22,5 millions de dollars en intérêts sur des prêts. À présent, le conglomérat s'efforce de renégocier avec ses créanciers pour éviter un éventuel défaut de paiement imminent.
Country Garden, l'un des plus importants groupes immobiliers de Chine, plongé dans une situation financière précaire, est de nouveau en pourparlers avec ses créanciers pour réorganiser plusieurs échéances de paiement, afin d'éviter une possible défaillance. Ce promoteur, autrefois réputé pour sa solidité financière, est maintenant pris dans la tourmente de la crise immobilière chinoise qui menace la survie de nombreux acteurs du secteur.
Country Garden, qui était sur le point de faire défaut en septembre, a réussi à rembourser au dernier moment 22,5 millions de dollars d'intérêts sur ses emprunts. Le groupe cherche désormais un allègement de la part de ses créanciers, alors que plusieurs autres échéances se profilent à l'horizon. Selon l'agence Bloomberg, Country Garden a demandé une révision des échéances concernant huit obligations d'une valeur totale de 10,8 milliards de yuans (1,3 milliard d'euros), dont l'une doit être remboursée dès jeudi. Les créanciers ont jusqu'à 22 heures (heure locale) pour prendre leur décision.
En 2022, le promoteur immobilier avait déjà réussi à reporter une échéance de remboursement d'un emprunt obligataire de 3,9 milliards de yuans (environ 500 millions d'euros) à 2026. Country Garden était encore le plus important promoteur immobilier en Chine l'année dernière. Tout défaut de paiement aurait des répercussions majeures sur les marchés et plongerait davantage un secteur immobilier déjà fragilisé par la crise sanitaire et le ralentissement économique en Chine. À la fin de 2022, Country Garden affichait une dette colossale estimée à 1 430 milliards de yuans (180 milliards d'euros).
En juin, le groupe disposait de 147,9 milliards de yuans (18,6 milliards d'euros) de trésorerie, principalement réservée à la finalisation de logements déjà payés par les propriétaires avant même leur construction. Les entreprises immobilières en Chine ont longtemps fonctionné selon ce modèle de financement, mais leur endettement massif est devenu ces dernières années un risque majeur pour l'économie et le système financier du pays.
En réponse, Pékin a progressivement resserré les conditions d'accès au crédit à partir de 2020, réduisant ainsi les sources de financement pour des groupes déjà endettés. Cette politique a entraîné une série de défauts de paiement, notamment celui du groupe Evergrande, sapant la confiance des acheteurs potentiels et pesant sur l'ensemble du secteur, dans un contexte de ralentissement économique.