Cherchell : Opération de fouilles gelée

L’ex-siège de la daïra de Cherchell abritait un caravansérail. Le site n’a pas fait l’objet d’un intérêt des responsables locaux durant des décennies. Après avoir été vers un autre bâtiment, initialement prévu comme étant la nouvelle bibliothèque de la ville, les autorités locales des années 1980 avaient décidé d’implanter le nouveau siège de la daïra. L’architecture était inadaptée. L’APC de Cherchell avait projeté d’ériger son nouveau siège à son tour sur l’espace de l’ancien siège de la daïra. Melle Behiri Yamna, enseignante en histoire à l’université d’Alger, avait mené ses recherches. Il s’avère que le site était un caravansérail actif. Dans le cadre de la préservation des sites et monuments historiques locaux, les autorités de la wilaya, alertées, décident de procéder à des sondages et des fouilles, avant de s’engager dans les travaux de construction du nouveau siège de l’APC de Cherchell. En ce début du mois de février 2023, une équipe composée de 25 personnes, dirigée par un docteur archéologue établi en France, se présente sur le site pour entamer les travaux. Le P/APC de Cherchell, Abdi Khaled, nous confirme : «La directrice de la culture de Tipasa nous a remis officiellement une liste de personnes concernée par cette opération afin que l’APC prenne en charge tous les éléments chargés des travaux, nous dit-il. J’ai donné mon accord pour fournir les pelles, les chapiteaux, un engin, un véhicule pour le transport, ajoute-t-il, mais la directrice de la culture m’a demandé de prendre en charge l’hébergement et les repas. Notre commune n’a pas les moyens d’abord, ensuite j’avais proposé l’auberge de jeunesse pour l’hébergement qui est opérationnelle. Ils ont refusé, pour eux, il fait froid. Je vais saisir le wali pour lui étaler toute la problématique. La directrice du CNRA m’a proposé, dans ce cas, d’attendre le mois de juin pour reprendre les travaux à la charge de son institution, franchement, je n’ai rien compris. Les travailleurs sont sur le site et le projet va accuser un retard», conclut-il. La directrice de la culture de wilaya et la directrice du CNRA n’ont pas répondu à nos multiples appels téléphoniques, afin de s’enquérir sur les raisons qui sont à l’origine du gel de l’opération de fouilles, et de ce malentendu.