Chantiers vitaux

13/01/2024 mis à jour: 04:43
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Il est des dossiers qu’il importe toujours de rouvrir et de relancer au fil des années, en raison de leur caractère névralgique et de l’évolution de leur impact dans la vie quotidienne des citoyens. 

Celui du contrôle de la qualité est loin d’être clos et reste en attente d’un renforcement des dispositifs réglementaires et logistiques nécessaires pour atteindre les standards internationaux en la matière, du moins à dépasser les graves aléas enregistrés dans certains secteurs et qui alimentent une douloureuse chronique nationale. Cinquante-trois morts par intoxication au monoxyde de carbone ont été dénombrés depuis octobre et plus de 1200 victimes secourues in extremis par la Protection civile. 

Des drames qui continuent d’endeuiller ou de décimer des familles et de semer l’émoi et la consternation parmi les habitants des villes et villages. De nombreuses annonces et décisions ont pourtant concerné cette question depuis près d’un an, allant de l’installation gratuite des détecteurs de monoxyde de carbone dans les foyers à des campagnes permanentes de sensibilisation aux dangers mortels du chauffage au gaz dans les lieux fermés. 

Les incidents n’ont pas été enrayés ni réduits. L’opinion publique sera alors informée du retrait du marché de certaines marques de détecteurs de CO qui ne seraient pas aux normes de sécurité. Puis l’accent sera mis sur des défaillances dans l’aération des habitations ou des systèmes d’évacuation des gaz brûlés, constatées lors des interventions des services de secours. La semaine dernière, il a été annoncé le retrait de certains équipements de chauffage n’ayant pas satisfait aux tests de fiabilité. 

Il y a près de deux mois, nous observions que le contrôle de la qualité ne devait pas s’arrêter aux appareils de détection, sans l’étendre à ceux de la combustion. Cela reviendrait à mettre en cause la caméra de surveillance lors du cambriolage d’une maison dépourvue de clôture. 

La simple «expérience utilisateur» révélerait que la lucarne vitrée de certains appareils de chauffage neufs peut se briser dès les premiers jours de la mise en service, sans possibilité de la remplacer même en faisant le tour des quincailleries des villes environnantes, amenant ainsi le citoyen à réinstaller un ancien équipement qu’il croyait avoir définitivement remisé.

Le contrôle de la qualité est un ensemble de tests techniques, mais c’est aussi une culture et une politique devant être mises en œuvre avec beaucoup de résolution. 

Le récent incident d’un panneau qui s’est détaché d’un avion en plein vol a amené la compagnie aérienne à clouer au sol tous ses appareils de la même série et à les soumettre à une révision pointue. Dans notre pays, il est de tradition de flouter la marque d’un bus renversé au bord de la route, de tout mettre sur le compte du «terrorisme routier» et jamais sur une probable défaillance mécanique.

 Le parc automobile est en train de connaître un fort apport en véhicules neufs, provenant de nombreuses industries du monde, lesquelles tentent d’amoindrir les coûts de production et de surmonter les pertes subies après des crises successives, dont celle sanitaire ayant duré près de deux années. Les organisations de défense des consommateurs devraient se renforcer sans délai dès lors que ce sont ces derniers qui paient les frais en bout de chaîne et subissent les retombées des contingences à l’échelle mondiale. 

Les pouvoirs publics prennent assurément conscience de l’exigence de remettre à l’ordre du jour ces questions vitales. 

C’est dans cette optique que le ministère du Commerce a décidé, jeudi dernier, d’une «restructuration du Centre algérien du contrôle de la qualité afin d’élargir son champ d’action pour une couverture plus large des secteurs et des différentes industries». 

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