L’euro battait en retraite jeudi face à plusieurs devises majeures sur un marché digérant les récents indicateurs d’inflation surprises et calmé par la stabilisation des taux obligataires européens, après une flambée récente. Vers 20h 40 GMT, la monnaie unique abandonnait 0,60% au billet vert, à 1,0603 dollar pour un euro. La devise commune à 20 pays européens est aussi repassée sous la parité avec le franc suisse. Les cambistes ont fait peu de cas du chiffre de l’inflation en zone euro, pourtant ressorti à un niveau plus élevé que prévu en février, pour sa partie «sous-jacente», c’est-à-dire hors énergie et alimentation, à 5,6% sur un an contre 5,3% attendu. «Il était déjà intégré, compte tenu de ce que l’on avait vu ces derniers jours pays par pays, notamment en Allemagne», a expliqué Brad Bechtel, de Jefferies. Outre l’Allemagne, l’inflation s’était affichée au-dessus des prévisions en France et en Espagne plus tôt cette semaine. Après être monté à 3,26% plus tôt jeudi, un sommet de plus de 14 ans, le rendement des emprunts d’Etat allemands à 2 ans s’est détendu, à 3,21%. «Les taux allemands ont monté très vite, très haut», rappelle Brad Bechtel, pour qui «ils sont allés trop loin». «Je ne sais s’ils ont encore beaucoup de marge d’appréciation avant que l’on ne reçoive de nouvelles données macroéconomiques», a fait valoir l’analyste. Par contraste, «les taux courts américains continuent à grimper, mais c’est un processus plus lent», toujours à l’œuvre, «qui emmène le dollar avec lui», selon Brad Bechtel. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans, plus représentatif des anticipations du marché en matière de politique monétaire que le taux à 10 ans, ressortait à 4,89% jeudi, contre 4,87% la veille en clôture.