Le célèbre salon de l’électronique grand public organisé dans le Nevada a, cette année encore, présenté des inventions improbables, au potentiel commercial incertain. Grâce à l’Intelligence artificielle (IA), les start-ups de la tech automatisent un nombre croissant de tâches, des chantiers à la désinfection, et même aux massages. Morceaux choisis du salon de la tech (CES) de Las Vegas.
Massage autonome
«C’est un robot, il ne peut pas remplacer les massages à la main», précise d’emblée Jonathan Grassi, masseur et champion du monde de massages. «Mais il est très précis, très minutieux, et il ne se fatigue pas comme les humains. Il ne recule pas devant les gestes répétitifs», continue-t-il au sujet de iYU, présenté au CES comme le «premier robot de massage autonome piloté par l’IA». Intrigués par ce grand bras articulé qui masse le dos des plus aventureux, beaucoup de visiteurs s’arrêtent devant le stand de CapsixRobotics, la start-up lyonnaise qui veut démocratiser les massages. «De nombreuses études scientifiques montrent qu’ils sont très efficaces pour améliorer le sommeil, diminuer le stress et les douleurs dans le dos.
Mais ces recherches sont basées sur deux massages par semaine... Ce n’est pas possible pour tout le monde», explique Carole Eyssautier, cofondatrice de CapsixRobotics. Le bras automatisé est déjà utilisé dans des spas et salles de gym en France, et aux Etats-Unis à Boulder (Colorado) par Jonathan Grassi, dans son établissement. «Les clients l’adorent. Ils s’endorment, on retrouve souvent une grosse tache de bave sur l’écran disposé sous le trou pour le visage», raconte-t-il. «Et parfois on a juste envie d’être dans sa bulle sans personne.»
Chantier autonome
Plusieurs pelleteuses électriques autonomes capables de travailler 24 heures sur 24 sous la surveillance d’un seul opérateur installé à distance dans une salle de contrôle : c’est ce que prépare Develon, filiale aux Etats-Unis du conglomérat sud-coréen HD Hyundai spécialisée dans les engins lourds de chantiers. Elle a notamment présenté un concept de pelleteuse à la svelte silhouette futuriste. «C’est plus efficace et plus sûr» d’avoir des pelleteuses autonomes, souligne à l’AFP Dong Mok Kim, responsable opérationnel et chercheur chez Hyundai, insistant sur le fait qu’actuellement une pelleteuse est opérée au maximum huit heures par jour par un machiniste. Mais ce concept présenté à Las Vegas ne devrait pas voir le jour avant 2040-2050, ajoute-t-il.
Develon a déjà effectué un pas dans cette direction en dévoilant une pelleteuse autonome en pleine action en extérieur ainsi qu’un bulldozer autonome, qui se trouvait sur son stand du CES. Mais ces engins fonctionnent encore avec des moteurs à combustion. Selon le chercheur, ils décident par eux-mêmes comment et où creuser, leur trajectoire, en fonction des paramètres téléchargés pour leur mission. Grâce à l’IA et à de nombreux capteurs, notamment des caméras, la machine peut par exemple repérer un travailleur humain ou un piéton à proximité.
Germaphobe
La pandémie de Covid-19 a éveillé les esprits quant à l’importance de se laver les mains et de prendre des précautions pour se protéger ainsi que son entourage. Pour ceux et celles souhaitant aller plus loin, en particulier les établissements accueillant du public, la technologie arrive à la rescousse.
Ainsi, l’entreprise américaine Germpass a conçu un dispositif de désinfection automatique pour systèmes d’ouverture de portes (poignées, barres), boutons d’appel d’ascenseurs et de sélection d’étages ou encore loquets de WC. Après chaque utilisation, une protectionhermétique coulisse sur la zone à désinfecter. En cinq secondes, le dispositif élimine grâce à des semi-conducteurs émettant des Ultraviolet-C (UVC) plus de 99,99% des virus et des bactéries pouvant causer des maladies infectieuses (Covid-19, staphylocoque doré, E. coli ou encore klebsiella). Pour aller encore plus loin, l’Oxibox de la société californienne O3Technologies permet d’éliminer virus, bactéries, odeurs et parasites (punaises de lit, poux, etc.) des objets de la vie quotidienne: sac à dos rempli, chaussures, peluche, électronique... Le processus prend trente minutes, les dix dernières servant à transformer en oxygène l’ozone servant à la désinfection.
Ce gaz est produit grâce à un générateur dans l’Oxibox, branché sur le secteur. «Vous pouvez mettre les équipements sportifs et les chaussures, qui sentent souvent mauvais», explique à l’AFP Michelle Hogan, vice-présidente de la société, qui prépare un dispositif pour traiter les matelas et un autre pour traiter des garde-robes (club sportif, boutiques).
L’Oxibox sera disponible au deuxième trimestre, pour 499 dollars. Et AirTamer, qui peut se traduire par «maîtriser l’air», a fabriqué un purificateur d’air individuel éponyme qui se porte autour du cou et assainit l’air avant qu’il ne soit respiré. Outre son élimination des virus aéroportés, le petit appareil débarrasse l’air des polluants, particules fines et allergènes, affirme la société.