Il y a de cela 27 ans, le triste destin frappait le syndicaliste Abdelhak Benhamouda, figure de proue de la lutte pour les droits des travailleurs en Algérie. Hier, et pour commémorer ce triste anniversaire, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a organisé une cérémonie de recueillement à son siège au 1er Mai, l’endroit même où il a été assassiné.
A cette occasion, des représentants des fédérations syndicales des différents secteurs et entreprises économiques, ainsi que des travailleurs et des représentants de partis politiques ont déposé des gerbes de fleurs devant la stèle commémorative du défunt à la centrale syndicale puis ont lu La Fatiha.
Le mardi 28 janvier 1997, dans la cour de la centrale syndicale, le secrétaire général de l’UGTA sortait d’une réunion à la Maison du peuple. Il était sur le point de monter dans sa voiture quand cinq hommes armés firent irruption, ouvrant le feu. Benhamouda réussit à dégainer son arme, blessant l'un des assaillants, mais il fut touché par quatre balles.
Son garde du corps et chauffeur, qui avait riposté, a également été touché par l’un des tueurs, ainsi que le gardien du parking qui tentait de lui porter secours. Benhamouda fut l’un des fondateurs du Comité national de défense de la République (CNDR) en 1991 et échappa de justesse à un premier attentat le 1er décembre 1992. Aujourd’hui, 27 années plus tard, ces événements se retrouvent presque oubliés.
Les nouvelles générations savent peu de choses sur cette figure ayant marqué les esprits. Aussi, les hommages rendus par l’UGTA revêtent-ils une importance particulière. Samedi, lors d’une journée d’études sous le thème «Chahid Abdelhak Benhamouda... Parcours et sacrifice», l’UGTA, en collaboration avec l’Observatoire national de la société civile (ONSC), a salué le parcours militant du défunt qui consacra sa vie, selon les intervenants repris par l’agence APS, à «défendre les droits des travailleurs» et «l’unité nationale».
Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général de l’UGTA, Amar Takdjout, témoignait de la modestie, de l’écoute attentive, de la capacité à négocier et de la sagesse dans la résolution des problèmes de Benhamouda. Le SG de l’UGTA a également souligné la nécessité de suivre le parcours du défunt, qui a prôné «le dialogue et le respect des divergences d’opinions».
Les intervenants de cette journée d’études ont unanimement salué «le parcours syndical riche du défunt, qui a consacré sa vie à faire entendre la voix des travailleurs et à défendre leurs droits en dépit des conditions difficiles que traversait l’Algérie à l’époque».
Le professeur d’histoire Mustapha Abid de l’université de M’sila a ainsi fait un exposé détaillé sur le parcours militant de feu Benhamouda, depuis ses débuts dans l’enseignement jusqu’à ses deux mandats successifs en tant que SG de l’UGTA. Les compagnons du défunt sont revenus sur les positions du syndicaliste, soulignant son engagement acharné pour l’unité nationale avec cette citation mémorable : «Nous vivons par et pour cette patrie, pas d’histoire, pas d’identité ni de démocratie que dans le giron de cette patrie.»