La décision du gouvernement indien d’interdire l’exportation du riz blanc continue de peser sur les prix de cette céréale la plus consommée dans le monde avec le blé. Le dernier rapport de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation, FAO, fait état d’une augmentation de 9,8% sur un mois du prix du riz dans le monde, soit son plus haut niveau depuis 15 ans.
Ceci alors que l’indice des prix des produits alimentaires de la FAO a affiché une baisse durant le mois d’août en reculant de 11,8% par rapport à la même période l’an dernier, et de 24% par rapport au pic de mars 2022, concomitamment au déclenchement de la guerre en Ukraine. Cette baisse concerne les prix des produits alimentaires dans leur ensemble qui ont affiché un léger recul au mois d’août (-2,1% par rapport au mois précédent), grâce au repli des prix des céréales, des huiles végétales, de la viande et des produits laitiers.
Le prix du riz a, toutefois, marqué une augmentation suffisamment forte pour avoir un impact sur les marchés mondiaux. New Delhi avait, pour rappel, pris la décision, le 21 juillet dernier, d’interdire l’exportation du riz blanc non basmati, représentant le quart du total exporté, dans l’objectif de conserver le maximum de sa production pour sa consommation locale à des prix acceptables pour ses propres habitants. L’Inde assure 40% du commerce mondial du riz, devant la Thaïlande, le Vietnam et le Pakistan.
Ce pays membre des BRICS et du G20 exporte des quantités de brisure de riz à l’Afrique, essentiellement au Sénégal, au Nigeria, à la Côte d’Ivoire ou au Bénin, ainsi que vers l’Asie (Paksitan, Philippines) et le Moyen Orient. «En attendant les nouvelles récoltes, face aux incertitudes quant à la durée de l’interdiction décidée par l’Inde et aux craintes que les restrictions à l’exportation soient étendues à d’autres types de riz, le marché mondial du riz s’est tendu» estime la FAO dans sa note.
Le prix de cet aliment, selon l’indice de la FAO au mois d’aout, affichait une hausse de 31% sur une année. La FAO, a fait état du choix de beaucoup de pays ou acteurs de «conserver des stocks, de renégocier des contrats ou d’arrêter de faire des offres de prix», afin de faire face à cette situation.
C’est le cas des Philippines qui ont signé un accord avec le Vietnam, en vue de «sécuriser pour cinq années leurs importations de riz». La FAO affirme que les réserves de riz mondiales sont pourtant abondantes. «Il est toujours prévu que les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation de 2023-2024 atteignent leur plus haut niveau jamais enregistré avec un stock estimé à 198 millions de tonnes…soit environ 38% des prévisions de consommation de riz sur la même période».
Près des trois quarts de ces stocks devraient, toutefois, être détenus par la Chine et l’Inde alors que les réserves totales de riz détenues par les autres pays devraient, cependant, chuter à leur plus bas depuis quatre ans. Le phénomène climatique El Nino devrait impacter les prochaines récoltes, estiment des analystes. Une crainte qui a incité à la hausse de l’indice de la FAO des prix du sucre en août gagnant +1,3%.