Le Burkina Faso et le Mali, dirigés par des régimes militaires, sont confrontés à des violences djihadistes meurtrières.
Des milliers de réfugiés burkinabè fuyant les violences djihadistes dans leur pays ont afflué dans le centre du Mali voisin où ils vivent dans des «conditions désastreuses», a alerté hier le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), cité par l’AFP.
«Alors que la période de soudure (marquée par une rareté de vivres pendant la saison des pluies) s’intensifie au Mali, la situation des milliers de personnes qui ont fui les violences en cours au Burkina Faso pour trouver refuge dans le centre du Mali devient intenable», a affirmé l’ONG dans un communiqué.
Plus de 20 000 réfugiés burkinabè ont depuis janvier été enregistrés dans le seul cercle de Koro, le long de la frontière avec le Burkina Faso, et de nombreux autres attendent encore de l’être, dit-elle.
Plus de 180 000 réfugiés burkinabè avaient été recensés mi-juillet au Mali, un pays confronté, comme le Burkina Faso, aux violences djihadistes, ajoute le NRC, citant des chiffres de l’agence humanitaire de l’ONU, Ocha.
«L’afflux des réfugiés se poursuit sans relâche, exerçant une pression énorme sur les ressources limitées des communautés locales qui accueillent déjà un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur» du Mali, ajoute le NRC. «Les réfugiés burkinabè sont confrontés à un double fardeau : le déplacement et l’insécurité alimentaire pendant cette période critique», a déclaré Maclean Natugasha, responsable de NRC au Mali.
Elle appelle la «communauté internationale» à «agir maintenant pour éviter de nouvelles souffrances». «Nous avons fui nos maisons dans le village de Nodin (nord du Burkina), sans rien, et maintenant nous luttons pour trouver même les produits de première nécessité ici au Mali.
Nous espérons que ceux qui peuvent nous aider ne nous oublieront pas», a déclaré Hamidou, un réfugié burkinabè vivant dans la localité de Koro, cité dans le communiqué.
Le Burkina Faso et le Mali, dirigés par des régimes militaires, sont confrontés à des violences djihadistes meurtrières.
Depuis 2015 au Burkina, des violences attribuées à des mouvements armés affiliés à Al Qaîda et au groupe Etat islamique ont fait quelque 20 000 morts, dont près de 3800 cette année, selon l’ONG Acled, et plus de deux millions de déplacés internes.