Centre des conventions d’Oran : Plein feu sur l’artisanat algérien

28/05/2024 mis à jour: 03:14
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Plusieurs articles et accessoires artisanaux, allant de la poterie aux habits traditionnels, en passant par les mets du terroir, ont été exposés

De mémoire d’Oranais, il est très rare que  le Centre des conventions Ahmed Benahmed connaisse un engouement pareil que celui de la 25e édition du Salon international de l’artisanat dont la clôture a eu lieu hier lundi. Cette manifestation, qui met sous le feu des projecteurs le travail minutieux des artisans et autres designers, est organisée, cette année, pour la première fois à Oran. 

Excusez du peu : ce sont plus de 300 exposants qui ont répondu présents à cette nouvelle édition inaugurée jeudi dernier par le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, parmi lesquels on compte quelques pays étrangers, à l’instar de la Palestine, la Tunisie, du Niger, de la Mauritanie et du Mali. Pour le reste, ce sont des exposants venus des quatre coins du pays, aussi bien du Sud que Nord, des Hauts-Plateaux que des wilayas côtières qui ont pris pignon sur rue dans ce Salon, exposant une pléthore d’articles et accessoires artisanaux, allant de la poterie aux habits traditionnels en passant par les mets du terroir. 

Organisé par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, le but de ce Salon, qui se veut interactif, est de «valoriser les produits traditionnels, échanger les expériences entre artisans algériens, raviver l’esprit de concurrence entre produits algériens et étrangers et, enfin, créer un espace de commercialisation et de rencontre avec les clients particuliers et partenaires actifs dans le domaine de l’industrie traditionnelle». L’artisan Ali Baba, du Mali, est un fidèle participant au Salon de l’artisanat algérien. «Ça fait plusieurs années que je viens à ce Salon», dit-il. «J’expose les perles, les bijoux, les bracelets en cuir. Les Algériens aiment nos produits. Ils nous en achètent à chaque fois». 

Selaoui Fayçal tient l’un des stands de Biskra où il expose les produits de sa société (au nom éponyme), qui jette son dévolu sur les produits alimentaires et agricoles, à l’instar de l’ail planté avant d’être séché au soleil. Il affirme que sa société entre en droite ligne de la volonté gouvernementale de s’auto-suffire alimentairement au lieu d’aller vers l’option de l’importation tous azimuts. «Notre objectif est de couvrir par nos produits sains le marché national et d’aller, par la suite, à l’exportation vers les pays voisins». Ziani Merzoug, de Tizi Ouzou, nous plonge, lui, à travers sa ribambelle d’articles les uns plus beaux que les autres, dans le monde subjuguant de la poterie moderne. 


Il s’agit de sa première exposition à Oran, confie-t-il. Pour ce qui est de ses articles, bien qu’ils soient très demandés par le public, ils sont disponibles au gré des expositions et des Salons qui s’organisent un peu partout à travers le pays, où il essaye à chaque fois de répondre présent. Entre deux Salons, il les propose aussi par le truchement des réseaux sociaux. 

Karim Sidi Attalah, artisan designer d’Oran, expose également ses œuvres dans ce Salon. «J’ai repris les peintures rupestres sur de l’acier. Le concept, c’est de proposer un voyage dans le temps en régression. On part du XXIe siècle jusqu’au néolithique. J’ai repris les dessins rupestres d’il y a plus de 12000 ans, réalisés à la main, avec la poudre de caillou, de plante, de sang animal etc., et je reprends ça numériquement, faisant passer ça par ordinateur, en faisant intervenir des graphistes. Le but est de faire le lien entre la réalisation numérique et celle manuelle qui a eu lieu…il y a très longtemps». 

A travers plusieurs stands, la formation professionnelle d’Oran était également présente à ce Salon, comme nous l’explique l’un de ses membres Yahia Khaled Hichem qui explique que les centres de Seddikia, Haï Badr, Cité Djamel, Aïn El Turk et Aïn El Beida, relevant de la formation professionnelle de la wilaya, sont présents et chacun d’eux propose une spécialité (concoctée par leurs élèves) à faire découvrir aux visiteurs, allant de la couture en passant par la confection de cadres artisanaux et les gâteaux traditionnels etc. 

Une visiteuse, après avoir fait les cent pas durant toute une matinée à travers les différents stands du Salon, a déclaré s’être rendue compte de la richesse incroyable de l’artisanat algérien.                                      
 

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