Can-2023 : Les Verts, en sursis, s’accrochent à l’espoir d’une qualification

22/01/2024 mis à jour: 10:01
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L’Equipe nationale poussive avance cahin-cahin en Coupe d’Afrique des nations Côte d’Ivoire 2023. C’est le moins que l’on puisse dire, après ses deux premières sorties soldées par des matchs nuls contre l’Angola (1-1) et le Burkina Faso (2-2). Cette maigre moisson ne rassure pas trop sur son avenir dans la 34e édition de la compétition continentale. 

Avant de rejoindre la ville de Bouaké où elle se produira trois fois (un petit avantage), elle figurait dans la short list des prétendants au sacre continental. En l’espace de deux matchs, elle a perdu une grande partie de son crédit. Mieux, elle doit impérativement prendre le meilleur sur la Mauritanie qui ferme la marche du groupe avec 0 point au compteur. 

L’Equipe nationale est une formation en sursis. Elle est toujours en vie, mais ne rassure pas ses supporters. Son incapacité à élever le rythme du match, enchaîner de belles actions, exploiter les occasions qui se présentent est inquiétant. Beaucoup sont d’accord sur un point. 

Elle a perdu son football malgré le renfort de nouveaux et talentueux jeunes joueurs. Le sélectionneur Djamel Belmadi donne l’impression de ne pas savoir comment exploiter cette richesse dans l’intérêt des Verts. Les exemples de Aouar, Chaibi, Ounas, Boudaoui, Belaid, Amoura l’illustrent bien. Ils jouent en club régulièrement, brillent souvent à l’image de Amoura, Boudaoui et Chaibi, mais ne trouvent pas grâce aux yeux du patron de la sélection qui hésite encore à leur faire totalement confiance. 

Faute d’avoir vu le coup venir, le sélectionneur se retrouve en train de réfléchir sur les moyens de booster le groupe pour éviter un retour express à la maison. Il s’est trop accroché au passé, pas top lointain, et à des joueurs plus proches de la retraite internationale. 

Il s’est enfermé dans sa logique de continuer l’aventure sans trop faire bouger des joueurs et des certitudes. Ses laudateurs ont fini le travail en dénigrant tous ceux qui n’ont eu de cesse d’actionner les alertes. Enfermé dans sa logique qui ne s’accommode de la moindre observation qui ne va pas dans le sens du poil, il a continué à avancer croyant que la seule apparition des Verts sur le terrain suffirait à renverser les montagnes. Finalement, il est prisonnier de sa logique carrée, en l’absence de visibilité et d’un projet de jeu à même d’assurer à l’EN la pérennité au sommet du football africain. 

 L’avant-match contre le Burkina Faso (2-2) illustre parfaitement les hésitations et les doutes qui habitent le coach. Après la rencontre face à l’Angola (1-1) et le souffle de la colère d’une partie de l’opinion, déçue autant par le résultat que par la prestation, le coach a entamé une profonde réflexion avant le rendez-vous contre les Etalons. 

Reconduire les mêmes joueurs ou opérer des changements conséquents. Il a partagé la poire en deux en maintenant sa totale confiance aux cadres de l’équipe et néanmoins pas au mieux de leur forme, à l’instar du capitaine Ryad Mahrez transparent face à l’Angola, Youcef Atal, pas au mieux de sa forme, Nabil Bentaleb utilisé dans un autre registre que celui dans lequel il évolue en club. 

L’entrée en jeu des remplaçants en seconde période a été salutaire. A présent, l’Equipe nationale est face à son destin dans le dernier match de la poule contre la Mauritanie, mardi soir.  Que fera Djamel Belmadi ? Jouera-t-il la carte des jeunes ou reconduira-t-il tous les cadres dans un match qu’il faut gagner pour se qualifier aux huitièmes de finale ?  

Il restera partagé longtemps sur cette équation ?  L’Equipe nationale joue son avenir dans le match contre les Mourabitoune, déjà éliminés, et qui joueront sans pression sauf celle d’accrocher à leur tableau de chasse les Verts et quitter la CAN sur un exploit qui fera date du côté de Nouakchott. 

Croire que la Mauritanie se présentera en victime expiatoire au motif qu’elle est éliminée serait une erreur. 
Pour s’en convaincre, il suffit de réécouter ce que son coach Amir a dit à la fin du match perdu contre l’Angola (2-3). A la question d’un confrère lui demandant comment il allait préparer le match contre l’Algérie, il a répondu : «Dites à Djamel Belmadi de se préparer.» Une déclaration à prendre au sérieux.

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