Les Africains se souviendront longtemps des circonstances et péripéties qui ont entouré la tenue de la Coupe d’Afrique des nations Cameroun 2022. Le pays organisateur a fait l’objet d’une machination conjointe CAF-FIFA, soutenue et encouragée par l’association des puissants clubs européens et la bienveillance de grands médias européens si prompts à donner des leçons à l’Etat qatari sur les droits de l’homme.
Ce conglomérat a obtenu gain de cause. Les joueurs africains évoluant en Europe, plus particulièrement en Angleterre, ne rejoindront leur sélection respective qu’à partir du 4 janvier 2022 comme l’ont décidé les clubs européens.
Mais les premiers à être blâmés c’est d’abord les Africains. Dirigeants, entraîneurs, joueurs, journalistes qui ont observé un silence qui confine à la complicité durant les mois qui ont précédé l’officialisation de la tenue de la CAN 2022 au Cameroun. Ils se sont tous murés dans le silence pour ne pas contrarier les desseins de la CAF, la FIFA et les clubs européens. Pas une voix ne s’est élevée pour dénoncer le complot contre le Cameroun et le football africain.
L’histoire retiendra que la CAF, totalement inféodée à la FIFA et son président, a épousé les thèses de la FIFA qui voulait coûte que coûte saborder la tenue de la CAN 2022 au Cameroun. Pis encore, le président de la confédération, Patrice Motsepe, et les membres du Comex de la CAF, ont tout fait pour retirer ou annuler la CAN 2022 au Cameroun. Gianni Infantino n’a eu aucune peine à les mettre dans sa poche. C’est l’Afrique qui a été agressée sans que ses enfants la défendent.
Les sélectionneurs, les joueurs, les «légendes», les historiques eux aussi ont perdu la voix devant le diktat imposé par la FIFA. Ceux qui ont tenté par tous les moyens de faire barrage à la CAN 2022 au Cameroun devraient avoir honte aujourd’hui. Le mieux pour eux et leur honneur serait de faire une croix sur le voyage au Cameroun pour assister à la CAN 2022.
Ils ne seront pas les bienvenus. Heureusement que d’anciens footballeurs et entraîneurs en fonction en Europe, en Angleterre plus particulièrement, ont sauvé l’honneur de la famille du football. Patrick Vieira, manager général de Crystal Palace, et Ian Wright, ont dénoncé ce que les clubs ont fait endurer aux joueurs africains la veille de la CAN 2022.
L’ancien attaquant d’Arsenal a dénoncé «le traitement médiatique du problème des joueurs évoluant dans les clubs européens devant se rendre à la CAN». Il l’a qualifié «d’irrespectueux, teinté de racisme. Des joueurs se font demander s’ils honoreront les appels de leurs équipes nationales. Imaginez s’il s’agissait d’un joueur anglais représentant les Trois Lions. Pouvez-vous imaginer la fureur ?». Le football africain a besoin d’hommes qui le défendent de toutes les injustices contre le football du continent. Pas de sbires au service d’intérêts d’autres parties, qu’ils soient africains ou autres.