La campagne de récolte des olives n’a pas connu l’engouement habituel à Bouira. La plupart des oléiculteurs interrogés ne cachent pas leur pessimisme. Plusieurs facteurs sont derrière la considérable baisse de la production, pourtant, l’abondante floraison observée au cours des mois de mai et début juin était prometteuse. Cependant, les chaleurs extrêmes et le sévère stress hydrique ayant caractérisé tout l’été, et même la saison automnale, ont tout sapé.
Hacen, propriétaire d’une oliveraie dans la commune de Chorfa, à l’est de la wilaya où se concentre le patrimoine oléicole, décrit l’actuelle saison comme l’une des pires. Sur une soixantaine d’oliviers, seuls, quelques-uns ont donné des fruits. «C’est une très mauvaise année. Je passerai au maximum deux jours pour ramasser la production, alors qu’auparavant, je passais presque tout l’hiver dans la cueillette.
De nombreux agriculteurs de ma région sont confrontés aux mêmes difficultés. En revanche, j’ai remarqué que les agriculteurs disposant de puits et de forages ont pu sauver une partie de la récolte. Espérons que l’année prochaine sera meilleure», dira-t-il.
La chute de la production a causé une flambée des prix des olives. Le quintal a atteint les 12 000 DA contre 7000 DA la dernière saison. Idem pour le prix de l’huile d’olive ordinaire dont le prix a dépassé toutes les attentes. Le litre est vendu à 900 DA. Quant aux autres huiles, la vierge et l’extra vierge, elles sont hors de portée pour les petites bourses. La faible production a affecté aussi les dizaines d’huileries éparpillées sur le territoire de la wilaya. Certaines ne trouvent plus quoi triturer, risquant ainsi une année blanche. C’est ce que craint Brahim Merzouk, propriétaire d’une huilerie implantée à Ath Mansour, à l’extrême Est de Bouira.
«Dans notre région, la récolte des olives ne dépassera pas les 10% par rapport aux années précédentes. Alors que nous entrons dans le mois de décembre, j’attends de pouvoir commencer à travailler dans mon unité de trituration des olives, car il n’y a tout simplement pas assez de produits à transformer», , déplore-t-il.