Un tribunal cambodgien a condamné vendredi 3 mars le chef de l'opposition Kem Sokha à 27 ans de prison dans une affaire de trahison dont les groupes de défense des droits affirment qu'elle est politiquement motivée. «Kem Sokha (...) est condamné à 27 ans de prison pour collusion avec des étrangers au Cambodge et ailleurs», a déclaré le juge Koy Sao au tribunal de Phnom Penh.
Figure de l'opposition et cofondateur du Parti du salut national du Cambodge (PSNC), aujourd'hui dissous, Kem Sokha a toujours contesté les charges. Après le verdict, il a été immédiatement conduit de la salle d'audience à son domicile, où il sera assigné à résidence et où il lui sera interdit de rencontrer quiconque, à l'exception des membres de sa famille. Le tribunal lui a également retiré le droit de vote et lui a interdit de se présenter à des fonctions politiques.
Kem Sokha, 69 ans, a été arrêté en septembre 2017, accusé d'avoir voulu renverser le gouvernement de Hun Sen, au pouvoir depuis 1985. Selon ses détracteurs, Hun Sen - le plus ancien dirigeant d'Asie - a fait reculer les libertés démocratiques et utilisé les tribunaux pour étouffer les opposants, emprisonnant de nombreux militants et défenseurs des droits humains.