Au moins douze civils ont été tués samedi lors de l'attaque d'une localité par des djihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a appris dimanche 5 février l'AFP de sources local et sécuritaire.
«Samedi après-midi, des hommes armés ont attaqué Bani», une localité située à environ 40 km de Dori dans la région du Sahel, a déclaré un habitant et «on déplore douze morts selon le premier bilan», un autre témoin parlant de «treize morts». Une source sécuritaire a confirmé l'attaque en évoquant «un lourd bilan», sans donner de chiffre.
Le premier habitant a précisé que les hommes armés «ont ciblé le commissariat de police, la mairie et une école». «Des concessions (habitations) et une mosquée ont été touchées par les tirs des assaillants avant la riposte de forces de défense et de sécurité», a-t-il ajouté. Le second a lui indiqué que «ce sont des hommes à moto, qui ont attaqué la ville. Ils ont attaqué plusieurs cibles». «Ce bilan risque de s'alourdir, car on a des portés disparus et des blessés», a-t-il ajouté.
La source sécuritaire a confirmé qu'il y avait «des cas de personnes portées disparues, mais on continue les recherches». «Plusieurs individus armés ont également été neutralisés dans la riposte et la traque qui a suivi», a-t-elle affirmé.
Spirale de la violence djihadiste
Les attaques attribuées à des djihadistes présumés ne cessent de se multiplier au Burkina. Lundi, dix gendarmes et deux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l'armée) stationnés dans la localité de Falagountou, dans la région du Sahel (Nord), ont été tués lors d'«une attaque terroriste», selon l'armée. Le même jour, quinze personnes ont été retrouvées mortes, dans le sud-ouest du pays, près de la Côte d'Ivoire, après avoir été enlevées la veille par des djihadistes présumés.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d'État militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans la spirale de la violence djihadiste apparue au Mali quelques années auparavant et qui s'est étendue au-delà de ses frontières. Les attaques des groupes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique y ont fait des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Ces groupes occupent environ 40% du territoire burkinabè. Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d'un coup d'État militaire le 30 septembre 2022 - le deuxième en huit mois - s'est donné pour objectif «la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes».