Le Bureau fédéral élu sous la bannière du président de liste, Charaf Eddine Amara, le 15 avril 2021, a fini par imploser, une année, presque jour pour jour, après son élection. Hier, il a enregistré la 6e démission du contingent formé de 12 membres, sans le président.
Aux six (6) membres démissionnaires, il faut ajouter le nom de Mouldi Aïssaoui qui fait l’objet d’une mesure conservatoire (ainsi que Amar Bahloul). Au total, sept membres manquent à l’appel, et leur situation entraîne de facto la dissolution du Bureau fédéral.
Cet organe ne peut ni se réunir ni prendre aucune décision dès la notification de la démission de Rachid Gasmi, remise hier au secrétaire général de la FAF, Mounir D’bichi. Selon les statuts de la fédération, c’est ce dernier qui doit prendre le relais et en collaboration avec la commission électorale, élue quelques semaines avant l’intronisation du Bureau fédéral version Amara, pour organiser l’assemblée générale élective.
D’aucuns argueront que le président Charaf Eddine Amara peut faire appel aux candidats suppléants au Bureau fédéral de la liste conduite par ce dernier. Ils sont au nombre de quatre. Difficile d’imaginer que l’un d’eux, ou plusieurs, accepteront de quitter le confort du poste de président au niveau de leur ligue respective pour rejoindre le Bureau fédéral dont la durée de vie est une question de jours.
La démission de Rachid Gasmi a bouleversé l’échiquier. Elle intervient au plus mauvais moment pour le Bureau fédéral en butte à de virulentes critiques au sein de la famille du football. Interrogé sur les raisons de sa démission, Rachid Gasmi aurait lâché : «Dans le contexte actuel, marqué par une grave crise qui secoue le Bureau fédéral et face au peu de visibilité sur la conduite des affaires de la fédération, l’absence de concertation et de dialogue, le mieux à faire était de rentrer à la maison et de laisser la place à ceux qui auront les capacités de s’occuper sérieusement de la fédération et de l’avenir du football algérien. Je me voyais mal me présenter devant l’Assemblée générale et lui demander de voter le bilan moral et financier que nous n’avons pas eu entre les mains, ni l’avoir discuté et approuvé. Pour toutes ces raisons, j’ai décidé en mon âme et conscience de quitter le Bureau fédéral».
Cette fin du Bureau fédéral était prévue dès le départ. Le casting était mauvais, les acteurs ont vite montré leurs limites dans la gestion de la fédération. Le choix n’était pas approprié. La responsabilité de l’échec incombe exclusivement à ceux qui ont élaboré le scénario au printemps 2021. Le football algérien est de nouveau entré dans une forte zone de turbulences.