Après les sanctions contre la Russie, l’Algérie est devenue un partenaire exportateur de gaz particulièrement courtisé par les Européens, ce qui a fait dire à un humoriste algérien qu’il faut faire attention, «un Algérien qui a du pouvoir, c’est chaud», annonçant qu’en échange du gaz, l’Algérie pourrait faire d’absurdes revendications, comme exiger que «Zemmour chante ‘‘One, two, three viva l’Algérie’’», en expliquant que si l’Algérie serait aussi perdante dans le cas où elle ne livre pas de gaz, «c’est mal connaître les Algériens», le statut de perdant-perdant ne les gêne pas vraiment, surtout si la partie adverse est perdante à cause d’eux, «ce qui ferait d’eux au fond des gagnants».
Au-delà de l’humour, il y a quelques vérités à rappeler, l’Algérie est en position de force sur les marchés de l’énergie avec la guerre en Ukraine, et continue à bénéficier d’un certain favoritisme de la Russie, blé à profusion et armes sophistiquées, comme les sous-marins de type Kilo équipés des redoutables missiles de croisière Kalibr ou les batteries antiaériennes S-300 et les fameuses S-400 à venir, de quoi «interdire l’accès au détroit de Gibraltar et fermer la Méditerranée», selon le commandant français de la défense aérienne et des opérations, par une «bulle de déni d’accès», selon le terme des spécialistes, pour bloquer toute une région.
Mais que fait-elle de cette nouvelle force ? Brouillée avec le Maroc, fermée avec le Sahel, la Libye ou la Tunisie sur la voie terrestre et en phase de malentendus depuis que le président Tebboune a qualifié la situation en Tunisie d’«impasse». Malgré sa force et les opportunités que cette force peut donner, l’Algérie offre cette réalité que nous avons sous les yeux, procès en série de journalistes, activistes ou d’opposants, surveillance de Facebook pour sanctionner le moindre écart ou encore blocage des sites internet par un autre type de bulle de déni d’accès.