Budget de l’UE : «Pas d’argent» pour des clôtures anti-migrants

28/01/2023 mis à jour: 14:14
APS
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Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures

La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré jeudi que le budget de l’UE ne prévoyait pas de subventionner des clôtures pour empêcher les arrivées de migrants, sans toutefois en faire une opposition de principe.

«Il n’y a pas d’argent dans le budget de l’UE pour cela. Si nous devions dépenser de l’argent pour des murs ou des clôtures, il n’y aurait pas d’argent pour d’autres choses», a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, à son arrivée à une réunion des ministres de l’Intérieur à Stockholm.  Interrogée, lors d’une conférence de presse, sur cette demande émise par une partie des pays membres, la commissaire suédoise s’est décrite comme «très pragmatique». «C’est très facile de dire ‘‘nous avons besoin d’argent pour des choses en plus’’. J’ai le budget que le Conseil et le Parlement m’ont fourni», a-t-elle dit.  «Nous avons décidé de donner la priorité à certaines choses nécessaires aux frontières extérieures, en particulier liées à la grande réforme en cours sur l’interopérabilité (des systèmes d’information sur la migration et la sécurité) et la numérisation», a-t-elle indiqué.

Le chancelier autrichien, Karl Nehammer, s’est rendu lundi à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie, le long de laquelle une clôture a été érigée par Sofia pour empêcher les arrivées de migrants. Il a indiqué «soutenir» la demande du président bulgare, Roumen Radev, à la Commission d’obtenir «deux milliards d’euros pour étendre cette clôture, afin de fournir une réelle protection pour l’Union européenne». «Il s’agit d’équipements techniques, de caméras de surveillance, de drones, d’hélicoptères, de véhicules (et de) l’infrastructure elle-même. L’Autriche est clairement du côté de la Bulgarie quand il s’agit de soutenir ce pays dans cette démarche», avait ajouté le chancelier, qui compte soulever la question au prochain sommet européen des 9-10 février.  Le ministre autrichien de l’Intérieur Gerhard Karner a jugé jeudi à Stockholm «nécessaire de rendre la frontière extérieure (de l’UE) plus robuste, pour que nous ayons la possibilité de voyager de façon sécurisée au sein de l’espace européen». «Je pense que nous sommes au début d’une discussion qui s’annonce intense», a-t-il commenté. En octobre 2021 déjà, 12 pays de l’UE (Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Estonie, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), avaient demandé à Bruxelles de financer la construction de telles clôtures. La Commission a plusieurs fois exprimé son refus.  «Il y a une position commune de longue date de la Commission et du Parlement européen (sur le fait) qu’il n’y aura pas de financement de barbelés et de murs», avait notamment affirmé la cheffe de l’Exécutif européen, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Charles Michel, avait, à l’inverse, estimé qu’un tel financement était «juridiquement possible». 

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