Plus de 204 têtes bovines ont été soumises au dépistage de la brucellose et effectivement vaccinées depuis le lancement de la campagne de vaccination le 26 décembre 2023 à travers la wilaya de Ouargla, faisant suite à l’application de l’arrêté n°1085 du wali de Ouargla, portant fermeture des marchés de vente de bétail à compter du 24 décembre 2023.
Ainsi, toutes les communes sont mobilisées par la campagne qui a mis en berne le recensement général du bétail en faveur d’une prise en charge vaccinale d’urgence.
Cette action préventive vise à assurer un dépistage systématique des cas et la découverte précoce de foyers, s’il y en a, partant du principe que la brucellose est toujours présente et non contrôlée.
Ceci a été confirmé par de nombreuses études scientifiques menées ces dernières années par différents établissements universitaires afin de cerner les raisons de la sous-estimation de l’importance de la brucellose dans de nombreuses régions, dont Ouargla.
Ainsi, les résultats d’une étude couvrant la période allant de 2017 à 2022, portant sur l’évolution de la brucellose chez les animaux et les humains dans la wilaya de Ouargla, afin de déterminer la prévalence de cette maladie dans la région, ont permis de ressortir 201 cas positifs de brucellose animale, soit une prévalence de 17,40 %.
Soutenue en juillet dernier par l’étudiante en master Bouaouina Meriem Soundous, sous la direction du docteur Khelef Djamel, au sein de l’Ecole nationale supérieure vétérinaire, l’enquête a également permis de recenser quelque 82 cas humain enregistrés durant la période 2017-2022 avec une atteinte plus importante chez les adultes avec une prédominance masculine.
Les grandes communes de Ouargla semblent être les communes les plus touchées par la brucellose à cause du développement des activités agricoles, estime l’étude, qui ajoute que la prévalence de la brucellose caprine est en corrélation positive avec la brucellose bovine due à une cohabitation dans un environnement contaminé.
Une étude descriptive rétrospective réalisée à partir des dossiers de malades hospitalisés au niveau du service d’infectiologie de l’EPH Mohammed Boudiaf Ouargla, sur une période de 5 ans allant de janvier 2016 à décembre 2020 a, par ailleurs, fait ressortir 40 cas colligés.
Cette étude, effectuée dans le cadre des travaux d’un mémoire de fin d’études pour l’obtention du doctorat en médecine à la faculté de médecine de Ouargla par le Dr Khelifi Chaima a dressé un profil épidemio-clinique et thérapeutique de la brucellose de l’adulte à l’EPH de Ouargla.
Un pic a été observé en 2019 avec 16 cas et la tranche d’âge la plus touchée est située entre 36 et 56 ans, avec une prédominance masculine. Cette seconde enquête a permis de constater que Ouargla et N’goussa sont les communes les plus touchées avec des pourcentages respectifs de 45% et 32,5%, étant des foyers endémiques avec un maximum de cas observés pendant le printemps.
L’étude a fait ressortir que la consommation de lait cru ou de ses dérivés était le principal mode de transmission avec une prévalence de 45% et que la forme aiguë septicémique était prédominante avec des signes majeurs, tels que la fièvre associée à des sueurs et des algies.
La brucellose étant une maladie à déclaration obligatoire ayant un polymorphisme clinique, les chercheurs préconisent l’activation de mesures prophylactiques et médicales et la mise en place d’un dispositif de prévention basé sur des mesures d’hygiène via la sensibilisation de la population à l’éviction de la consommation des produits laitiers non pasteurisés et la vaccination du cheptel.