Les négociations entre Londres et Bruxelles sur les contrôles douaniers post-Brexit en Irlande du Nord se rapprochent de leur conclusion, a déclaré samedi le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
«Il est certain que l’accord n’est pas encore conclu. Mais je pense que nous nous rapprochons de la conclusion», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision RTE, alors que les spéculations vont bon train quant à l’annonce d’un accord dans les prochains jours. Des discussions sont «en cours» et d’autres sont attendues dans les «prochains jours», avait indiqué plus tôt dans la journée le bureau du Premier ministre britannique Rishi Sunak. Le protocole nord-irlandais est le principal sujet de tensions entre Londres et Bruxelles, trois ans après le Brexit. Ce protocole négocié en même temps que le traité de Brexit maintient l’Irlande du Nord, qui dispose de la seule frontière terrestre britannique avec l’UE, dans le marché unique européen, tout en prévoyant des contrôles douaniers entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.
Le texte vise à la fois à préserver l’accord de paix de 1998, qui a mis fin à trois décennies de conflit sanglant sur l’île, en évitant le retour d’une frontière douanière dure entre la République d’Irlande (membre de l’UE) et la province britannique, et à protéger l’intégrité du marché unique européen. Or, le Royaume-Uni a décidé de légiférer pour revenir unilatéralement sur les dispositions douanières du texte -un casus belli pour l’UE, qui a conduit à l’ouverture de nouveaux pourparlers courant 2022.
Londres demande notamment à l’UE d’alléger les contrôles douaniers entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, fustigés par les unionistes nord-irlandais qui y voient une menace sur la statut de leur province au sein du pays.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devait se rendre en Grande-Bretagne samedi et rencontrer le roi Charles III au château de Windsor, mais ce voyage a été annulé, ont confirmé à l’agence PA des sources gouvernementales britanniques. La perspective d’un compromis suscite de vives résistances au Royaume-Uni, notamment de la part du parti unioniste nord-irlandais (DUP), qui refuse obstinément toute application de facto du droit européen dans la province. Le chef du DUP, Jeffrey Donaldson, a souligné que le protocole ne devait pas seulement être réformé mais remplacé, «en réécrivant le texte» avec l’UE. Il a cependant jugé mardi un accord possible «dans les jours à venir», estimant que d’importants progrès avaient été réalisés. M. Sunak devra de son côté relever le défi d’obtenir le soutien d’une partie de son propre parti conservateur pour tout accord