Le mot d’ordre de la manifestation, qui doit débuter à 10H00 (13H00 GMT) dimanche, est de réclamer l’«amnistie» des personnes condamnées pour leur implication dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Explications.
Menacé d’un procès pour un projet présumé de coup d’État, Jair Bolsonaro appelle ses partisans à manifester à Rio de Janeiro pour affirmer son rôle de leader de l’opposition en vue de la présidentielle de 2026. L’ancien président espère rassembler un million de personnes sur la plage de Copacabana et adresser un message fort au Brésil et au monde.
La manifestation vise principalement à réclamer l’amnistie des personnes condamnées pour leur implication dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Ce jour-là, des milliers de ses sympathisants avaient envahi et saccagé les institutions gouvernementales en réclamant une intervention militaire contre l’investiture de Luiz Inacio Lula da Silva. Bolsonaro, alors aux États-Unis, est depuis accusé d’avoir fomenté un coup d’État et risque plus de 40 ans de prison pour son rôle présumé dans une organisation criminelle visant à se maintenir au pouvoir.
Le parquet a rejeté les arguments de sa défense et la Cour suprême se prononcera le 25 mars sur l’ouverture d’un procès. Bolsonaro dénonce une persécution politique destinée à l’empêcher de se présenter en 2026. Bien qu’il ait été déclaré inéligible jusqu’en 2030 pour ses accusations infondées contre le système électoral, il espère faire annuler cette décision ou réduire sa peine pour redevenir candidat. Il refuse pour l’instant de soutenir un autre représentant de la droite et envisage même de propulser un membre de sa famille, comme son épouse Michelle ou son fils Eduardo, dans la course.
Trois manifestations d’ampleur en sa faveur ont eu lieu l’an dernier, mais la mobilisation s’est essoufflée. L’objectif de ce nouveau rassemblement dépasse la question de l’amnistie : il s’agit pour Bolsonaro d’affirmer son influence au sein de la droite et de s’imposer comme l’unique candidat en 2026.
Pendant ce temps, Lula reste évasif sur une nouvelle candidature. Affaibli par des problèmes de santé et confronté à une inflation persistante, il continue de critiquer son prédécesseur, le qualifiant de lâche pour avoir tenté un coup d’État avant de quitter le pays. En célébrant les 40 ans de la fin de la dictature militaire, il a réaffirmé la nécessité de défendre la démocratie contre les risques de retour à l’autoritarisme.