Brahim Ghali, hier à Boumerdès, à la clôture de l’université d’été de la RASD : «Le peuple sahraoui ne cédera pas»

25/07/2024 mis à jour: 04:07
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Le président Brahim Ghali (photo : El Watan)

Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a affirmé, hier à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, que les combattants du Front Polisario font subir d’énormes pertes à l’occupant marocain. «Les forces marocaines subissent des frappes douloureuses et continues de la part des combattants de l’Armée de libération du peuple sahraoui (ALPS). 

Notre armée s’est imposée comme un acteur indéniable dans le conflit, exerçant une pression tant matérielle que morale sur l’occupant, son armée et son économie», a-t-il indiqué lors de la cérémonie de clôture des travaux de l’université d’été des cadres sahraouis, qui s’est tenue du 14 au 24 juillet à la faculté de droit et des sciences de l’université M’hamed Bougara. 

Sur le site de l’Agence de presse sahraouie, plusieurs articles rendent compte des derniers hauts faits d’armes de la résistance sahraouie. Le président de la RASD a évoqué aussi des risques «d’escalade» en réponse à «la poursuite de la politique de répression, de siège et d’intimidation du makhzen et de pillage des richesses de notre peuple». 

Costume gris et moustaches taillées, Brahim Ghali s’est exprimé devant une assistance nombreuse et constituée, pour une large part, de cadres civils et militaires de son pays. Dans les premiers rangs, on distinguait plusieurs personnalités nationales, dont le SG de l’ONM, le président de l’Observatoire nationale de la société civile et plusieurs chefs de parti politique, à l’instar du SG du RND, Mustapha Yahi, Soufiane Djilali président de Jil Jadid, de Fateh Boutbig du Front El Moustakbal et Lamine Osmani de Sawt El Chaâb. Ont pris également part à cette cérémonie de clôture des représentants du FLN, du MSP, d’El Bina, des députés, des responsables d’organisation de la société civile et des ambassadeurs de pays amis de la cause sahraouie, comme le Nicaragua, le Venezuela, Cuba, l’Afrique du Sud, l’Angola, le Zimbabwe, Tanzanie et le Mozambique. «Tout ce beau monde témoigne du soutien dont jouit la cause sahraouie, aussi bien en Algérie qu’à travers le monde», s’est félicité Abdelkader Taleb Omar, ambassadeur de la RASD en Algérie. 

Très attendu, le discours de Brahim Ghali a été précédé de plusieurs interventions et la remise de cadeaux honorifiques «à tous ceux et toutes celles qui ont contribué à la réussite de cette université d’été». Agrémentée parfois de chants patriotiques sahraouis, la cérémonie a duré près de quatre heures. 

Parmi les personnalités honorées, la fille du martyr Aba Ali Hamoudi a suscité le plus d’émotions dans la salle. Abattu par un drone de l’armée d’occupation marocaine en septembre 2023, son père était un vrai baroudeur, a-t-on indiqué. «Il était le chef de la 6e région du Front Polisario. L’université d’été de cette année a été baptisée en son nom en signe de reconnaissance pour ses sacrifices», témoigne un participant. 


«Le Maroc, un danger pour la stabilité régionale» 

Avant d’aborder les questions d’ordre politique, le président de la RASD a tenu à remercier l'Algérie, peuple et gouvernement, pour son soutien inconditionnel, soulignant que cette université sera d’un grand apport pour les cadres dans la poursuite du combat libérateur et la construction de leur Etat indépendant. «C’est une expérience unique qui confirme la profondeur des valeurs et des relations de fraternité, d’amitié et de solidarité unissant nos deux peuples», a-t-il martelé, précisant que la résistance et la révolution du 20 Mai s’inspire de l’héroïsme du peuple algérien durant la Guerre d’indépendance. 

Poursuivant, M. Ghali a souligné que la clôture de cet événement (l’université d’été, ndlr) «intervient au moment où nos combattants intensifient les actions sur le terrain, après la décision de reprendre la lutte armée, en réponse à la violation flagrante par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu du 13 novembre 2020». «Cette université est une autre étape importante de notre lutte acharnée, dont le but est de s’opposer par tous les moyens aux conspirations et aux manœuvres de l’occupant. 

Car le gouvernement marocain entend contourner les résolutions et les accords internationaux en renonçant à ses obligations afin de perpétuer sa politique d’occupation illégale de notre pays», a-t-il condamné, réitérant la détermination de son peuple à ne rien céder face aux multiples atteintes qu’il subit depuis un demi-siècle. «L’autodétermination et l’indépendance sont des droits sacrés et inaliénables», a-t-il encore lancé sous les ovations de l’assistance, avant d’inviter la communauté internationale à respecter ses engagements et à imposer le respect de la légalité internationale. 

L’orateur a critiqué implicitement l’Union africaine, dont «notre pays est membre fondateur», en l’appelant à respecter ses obligations et à œuvrer à mettre un terme à l’occupation marocaine de ses territoires. Brahim Ghali a enfin estimé que le makhzen constitue une véritable menace pour la sécurité et la stabilité dans la région de l’Afrique du Nord et du Sahel. 

Ce qui se vérifie, dit-il, à travers l’affaire Pegasus et sa politique expansionniste qui ne reconnaît pas les frontières internationales, son soutien aux groupes terroristes, ses exportations de drogue et la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste. 

 

Boumerdès
De notre bureau  Ramdane Kebbabi 

 

 

L’ONU doit relancer le processus de décolonisation 
Le président de la RASD, Brahim Ghali, a exhorté une fois de plus l’instance onusienne à respecter ses engagements et à relancer le processus de décolonisation dans les territoires occupés du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique. «L’ONU doit rapidement permettre à la Minurso d’accomplir sa mission en organisant un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément au Plan de règlement des nations africaines de 1991, le seul accord accepté et signé par les deux parties en conflit, le Front Polisario et le royaume du Maroc, et ratifié à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il déclaré hier lors de la clôture des travaux de l’université d’été des cadres de son pays à Boumerdès. M. Ghali a appelé également, «notre organisation continentale, l’Union africaine, à imposer la stricte application de ses principes et de sa loi fondatrice, notamment le respect des frontières héritées lors de l’accession à l’indépendance». Poursuivant, il a invité l’UE à s’abstenir de signer tout accord qui affecterait leur territoire avec l’Etat marocain, soulignant que «l’exploitation de notre espace aérien ou nos eaux territoriales constitue une violation flagrante du droit international et européen et encourage la poursuite des massacres et de la politique d’expansion du régime marocain». Tout en appelant l’Espagne à reconsidérer sa position et prendre ses responsabilités vis-à-vis du conflit du Sahara occidental, il souhaite voir la France «adopter une position plus sage et conforme à son histoire» afin mettre un terme aux souffrances de son peuple. R. K.

 

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