Bourse : Wall Street broie du noir

04/09/2022 mis à jour: 04:24
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La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, effrayée par l’annonce du prolongement de l’arrêt du gazoduc Nord Stream en Europe, qui fait craindre une escalade de la crise énergétique et une récession sur le Vieux Continent. Le Dow Jones a perdu 1,07%, à 31.318,44 points, l’indice Nasdaq, 1,31%, à 11.630,86 points, et l’indice élargi S&P 500, 1,07%, à 3.924,26 points. 

Le Nasdaq a enchaîné, à cette occasion, une sixième séance de baisse consécutive, une séquence plus vue depuis plus de trois ans. «Vous pouvez faire un lien direct entre la nouvelle de Gazprom» et le retournement du marché, a pointé Patrick O’Hare, de Briefing.com. «Cela ajoute un facteur d’incertitude.» Le groupe a annoncé vendredi le prolongement de l’arrêt de Nord Stream, qui assure l’essentiel des approvisionnements de l’Europe en gaz russe, évoquant la nécessité de réparer une turbine défectueuse. 
 

Le gazoduc devait initialement reprendre ses livraisons samedi, à l’issue de trois jours de maintenance. «L’Europe est déjà dans une situation économique affaiblie, donc les marchés voient clairement (dans cette nouvelle) un facteur aggravant», a expliqué Bill Northey, d’US Bank Wealth Management. Les investisseurs affichaient pourtant un certain optimisme en début de séance, après la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, selon lequel 315.000 emplois ont été créés en août, soit nettement moins que les 526.000 nouveaux postes de juillet. Autre signe d’un ralentissement, le taux de chômage est légèrement remonté à 3,7%, contre 3,5% le mois précédent. «Le taux de chômage est remonté parce que le marché du travail n’a pu absorber tous les gens qui (se remettaient à chercher un emploi)», a observé Jamie Cox, d’Harris Financial Group. «Et la hausse des salaires a fini par se calmer. Ce sont les meilleurs signaux indiquant qu’un atterrissage en douceur (de l’économie) est possible». «Si le prochain CPI (indice de prix) montre que l’inflation poursuit sa décélération à un rythme plus soutenu, une hausse d’un demi-point (du taux directeur de la banque centrale américaine) pourrait être préférée à celle, plus offensive, de 0,75 point», a anticipé Quincy Krosby, de LPL Financial. Les opérateurs attribuent ainsi désormais une probabilité de 44% à un relèvement d’un demi-point, contre 25% seulement la veille. L’annonce de Gazprom, qui a poussé les investisseurs vers des actifs jugés plus sûrs, conjuguée à l’éventualité d’une Réserve fédérale (Fed) moins brutale, a en revanche dopé le marché obligataire. 

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