Boumerdès : Vente concomitante de semoule !

06/04/2022 mis à jour: 13:16
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Dans la wilaya de Boumerdès, la pénurie de la semoule semble profiter à nombreux intervenants. Ce produit jadis disponible partout et avec abondance est devenu depuis quelques semaines le plus recherché dans les supérettes.

Une situation incompréhensible d’autant que les pouvoirs publics ont rassuré dès le début de la guerre en Ukraine  que l’Algérie dispose de stocks suffisants de blé.  Comme à chaque pénurie, des pratiques illégales ont réapparu au grand dam des ménages durement affectés par la baisse du pouvoir d’achat. «J’ai acheté un sac de 25 kg à 1500 DA à la cité 11 Décembre alors que le prix fixé par l’Etat est de 1000 DA/25kg», dénonce un parent.

Inutile de chercher à comprendre. «Le vendeur m’a dit que j’ai de la chance d’en avoir trouvé. Il a ajouté que le grossiste lui a exigé l’achat de 20 sacs de Tlitli pour chaque quintal de semoule.

Que fait l’Etat dans tout ça. Les services de contrôle ne sortent que pour fermer boutique aux pauvres gens», tempête-t-il. La pénurie supposée ou réelle de la semoule s’est avérée donc comme une aubaine pour de nombreux commerçants, notamment les grossistes.

La wilaya dispose, selon nos sources, de trois semouleries dont la plus importante, Eriad de Baghlia, produit une moyenne de 3500 quintaux/j. Affiliée au groupe Agrodiv, cette semoulerie cède le quintal à 3800 DA. Contrairement à d’autres wilayas, ce groupe public ne dispose d’aucun point de vente en détail à travers la wilaya. Ce qui encourage la spéculation et le diktat des grossistes dont beaucoup vendent à la tête du client, selon beaucoup de détaillants.

«Ils donnent de la semoule qu’à ceux qui leur remplissent les poches, c’est-à-dire les propriétaires des grandes surfaces», s’indigne-t-il.

Pour lui, cette pénurie est provoquée par la fièvre acheteuse qui s’est emparée des ménages. «Il y a des gens qui n’achètent plus selon leurs besoins. 

Habituellement, ce sont les habitants des localités où il n’y a pas de boulangeries qui achètent la semoule. Maintenant, même les résidants des grandes villes cherchent à constituer des stocks, alors que rares sont ceux qui préparent des galettes à base de semoule à la maison», souligne-t-il.

Notre interlocuteur s’étonne du fait que cette pénurie n’ait pas touché la farine qui, pourtant, est produite à partir du blé tendre, dont l’Algérie dépend à 90% des importations. 

 

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