L’épidémie de la Covid-19 se propage à une vitesse fulgurante en milieu scolaire. Dans la wilaya de Boumerdès, plusieurs établissements ont été paralysés hier à cause de la multiplication des cas de contamination, aussi bien parmi les élèves que parmi le personnel enseignant et administratif.
C’est le cas au niveau des trois lycées du chef-lieu de wilaya, où les enseignants ont refusé d’assurer les cours en signe de protestation contre «l’inaction des autorités face à la propagation de la pandémie au sein de nos établissements». «La situation risque de devenir ingérable car aucune mesure efficace n’a été prise pour juguler cette vague de la pandémie en milieu scolaire.
Même les moyens rudimentaires de prévention, tels que les thermomètres et le gel hydroalcoolique ne sont pas toujours disponibles. Que dire alors du dépistage qui doit être effectué à chaque fois qu’il y a des cas suspects», déplore un enseignant du lycée Frantz Fanon de Boumerdès, fermé pour la seconde journée consécutive.
«Peut-on enseigner quand un tiers de la classe tousse ou souffre de fièvre ou quand plusieurs de nos collègues ont des symptômes du virus. L’administration est impuissante. La décision de décréter la fermeture d’une classe ou de l’établissement relève des prérogatives de la commission scientifique et après établissement d’un PV de constat par le médecin de l’UDS et des services de prévention.
Mais ces procédures bureaucratiques génèrent des lenteurs dans la prise de décision. Surtout lorsque l’on sait que chaque daïra a une commission alors qu’on devrait en trouver une au moins dans chaque commune», explique-t-il. Il faut rappeler que le ministère de tutelle a conditionné la fermeture d’une classe pour une durée de 10 jours après confirmation de 3 cas de Covid.
Quand ce nombre d’infections est enregistré dans trois classes différentes, il est procédé à la fermeture totale de l’établissement pour la même durée. Pour le coordinateur du Cnapest, Rabah Mammeri, ces mesures ne sont jamais respectées dans les faits. D’où le climat de tension qui prévaut dans la quasi-totalité des établissements de la région.
A Bordj Menaïel, au moins deux lycées ont été paralysés hier à cause de la flambée des cas de contamination. Idem dans les localités des Issers, Chabet El Ameur, Boudouaou, Figuier, Zemmouri, Naciria, Ouled Haddadj, où plusieurs lycées et CEM sont devenus de véritables foyers de contamination.
Au CEM Mohamed Belaïd de Ouanougha, dans la commune des Issers, tout le staff administratif serait atteint de la Covid-19. Une situation qui a contraint les élèves à rester chez eux.
Dans d’autres collèges, comme ceux de Figuier, Zemmouri et Ouled Heddadj, ce sont les élèves qui ont débrayé pour éviter le risque d’attraper le virus.
Outre le manque de moyens de prévention au sein des établissements, certains expliquent ce rebond des infections par le non-respect des mesures barrières et surtout par la surcharge des classes, notamment dans les grandes agglomérations à forte concentration démographique.