Le secteur de l’éducation dans la wilaya de Boumerdès sera renforcé par plusieurs structures scolaires dès la prochaine rentrée.
Une bonne nouvelle pour la famille éducative durement pénalisée par le problème de la surcharge des classes. Le cycle primaire verra la réception de 38 nouvelles écoles, 81 classes en extension,
21 cantines et 4 unités de dépistage scolaire, indique Abidat El Habib, premier responsable du secteur. Pour éviter les retards, des sorties sur le terrain sont effectuées régulièrement par les services en charge du suivi de ces projets.
Il faut dire que le cycle primaire accuse un manque flagrant en termes d’infrastructures. «La pression augmente d’année en année. Le recours au système de double vacation et les classes roulantes dans les CEM et certains lycées sont devenus la norme alors qu’ils devaient être l’exception», souligne Mustapha Doulache, coordinateur local du Cnapest.
La wilaya a bénéficié de 76 groupes scolaires ces dernières années, mais rares sont ceux qui ont été lancés à temps. Dans la commune de Boumerdès, au moins 4 écoles tardent à voir le jour à cause du manque de terrain et le laxisme de certains services. «Cela fait des années qu’on parle de la nécessité de construire une nouvelle école à Foes, en vain.
Notre cité compte plus de 2000 habitants, mais nos enfants suivent les cours à la cité 11 Décembre», dira un habitant. Contacté, le P/APC, Mohamed Bakour, parle de deux écoles qui seront ouvertes dès la prochaine rentrée ; une à la cité AADL et une autre à Figuier.
Malgré l’opposition de certains résidants, les deux projets prévus à la cité Ibn Khaldoun ont bel et bien été maintenus, a-t-on appris. A Thénia, la priorité est à l’éradication des établissements en préfabriqué, très dégradés et exigus.
«Cinq sur les 10 écoles que compte la commune vont être remplacées par des structures en dur. Les élèves des écoles Mohamed Boushaki et Ali Fersi vont tourner la page des chalets dès septembre prochain. Pour les autres, les projets sont en phase de démarrage», indique le maire.
A rappeler que la wilaya compte encore 34 écoles en préfabriqué où les conditions de scolarité laissent parfois à désirer. La commune de Boudouaou en abrite 8, Bordj Menaïel 4, Tidjllabine 3, Corso 3, etc. L’état dans lequel se trouvent ces écoles impose leur éradication dans les plus brefs délais.
Même chose pour les 17 établissements (4 primaires et 13 CEM) contenant de l’amiante, une matière hautement dangereuse pour la santé humaine.
S’agissant du cycle moyen, les autorités prévoient la réception de 3 CEM à Beni Amrane, Boudouaou et Sahel, dans la commune de Boumerdès. Cela en sus de 16 classes en extension, une demi-pension et une unité de soins scolaires.
Ces réalisations s’avèrent néanmoins insuffisantes au vu du nombre (18) des projets inscrits et la pression que connaît ce palier. Cette année, un tiers des CEM de la wilaya a fonctionné avec des classes roulantes. «Il y a des classes où le nombre d’élèves dépasse 40, voire parfois 45.
Ce qui n’est pas sans impact sur la scolarité des élèves et le rendement des enseignants», souligne un cadre du secteur.
Dans le secondaire, la situation n’est pas meilleure, bien qu’une amélioration notable ait été constatée dans plusieurs communes.
Ce palier verra l’ouverture, en septembre prochain, d’un nouveau lycée à Khemis El Khechna et du lycée Mohamed El Aid El Khalifa reconstruit à cause de sa détérioration.
En sus de ces nouveaux établissements, d’importantes enveloppes financières ont été dégagées pour rénover les infrastructures éducatives dégradées. L’opération devait toucher 214 écoles primaires, 19 CEM et 17 lycées.
Les cantines à une cadence lente
Les cantines scolaires restent le parent pauvre du secteur éducatif dans la wilaya de Boumerdès. Plus de 240 parmi les 405 écoles primaires que compte la wilaya sont dépourvues de cantines. Si les communes de l’est de la région sont bien loties en la matière, ce n’est pas le cas des localités du centre ou de l’ouest du département. Le déficit est énorme dans les localités de Khemis El Khechna, Zemmouri, Tidjllabine, Beni Amrane, Ouled Moussa, Hammadi, etc. Si certains élèves se contentent de repas froids à midi, d’autres doivent parcourir de longues distances pour pouvoir déjeuner chez eux avant de regagner les bancs de l’école.
Malgré les instructions du président de la République, qui a fait de cette question une de ses priorités, on entend rarement parler de projets de cantine. L’année passée, seules 4 cantines ont été construites à travers la wilaya. En 2021, 11 nouvelles écoles ont été réalisées, mais une d’elles uniquement est dotée de cantine. Pour réduire ce déficit, 21 cantines devaient être construites d’ici septembre prochain, mais cela reste insuffisant par rapport aux besoins.
Pour justifier le peu d’intérêt accordé à ce volet, certains responsables évoquent le manque de terrain. D’autres parlent du manque de crédits. Si le premier obstacle est parfois difficile à résoudre, le second ne colle guère avec les chiffres, notamment ceux relatifs aux budgets. L’année passée, un rapport examiné par l’APW a fait ressortir que plus de 6 milliards du budget d’équipements de la wilaya n’ont pas été consommés. Les montants sont parfois trois fois plus importants quand il s’agit des crédits alloués dans le cadre sectoriel ou des plans communaux de développement.