La prise en charge des malades diabétiques dans la wilaya de Boumerdès gagnerait à être améliorée. La wilaya compte une seule maison des diabétiques, alors que le nombre de personnes atteintes de cette maladie est en nette augmentation. «Il y a plus de 10 000 patients qui sont suivis et traités au niveau de notre structure.
Nous recevons une moyenne de 200 à 250 malades par jour. Ils viennent de toutes les communes de la wilaya», dira Dr Leila Menaceri, le médecin en chef de cette infrastructure. Erigé en R+1, cet établissement de soins s’avère exiguë face au flux croissant de malades nécessitant un suivi régulier afin d’éviter toute complication.
Chaque matin, des dizaines de femmes et d’hommes prennent d’assaut cette unité en vue d’être auscultés par un personnel dévoué et très compétent. «C’est ce qu’il y a de bon ici. Parfois, on met plus de 5 heures pour voir le médecin, mais on ne se lasse pas car tout est organisé. Il n’y pas de piston, et même les agents de réception sont accueillants et chaleureux», témoigne Hassan (52 ans).
Père de deux enfants, Hassan est devenu diabétique quelques semaines après la mort de son père. «J’ai eu un terrible choc, car mon père est décédé dans mes bras», relate-t-il. Venu de Dellys, il se demande pourquoi l’Etat n’a pas réalisé une maison de diabétiques dans la région. «Cela aurait soulagé des centaines de malades, sinon pourquoi vont-ils parcourir 50 km et venir jusqu’ici pour se soigner», fulmine-t-il. Zahia (72 ans) est venue de Boudouaou.
Elle est insulinodépendante depuis 4 ans. La dame ne sait ni lire ni écrire pour contrôler sa glycémie. L’essentiel pour elle est de marcher et de ne pas manger beaucoup de pain et de produits gras. «Auparavant, il y avait une petite maison des diabétiques à Boudouaou, maintenant, je ne sais plus qu’est-ce qu’elle est devenue», dit-elle avec dépit.
A Boumerdès, la prise en charge des patients est assurée par 4 médecins généralistes et 3 spécialistes. Pas de souci sur ce plan, assure-t-on.
Parlant de la maladie, le Dr Menaceri évoque une augmentation exponentielle des cas de diabète de type 1. «Ses facteurs de risque sont auto-immunitaires. Il y a plus de 500 enfants qui traitent chez nous. L’enfant peut l’attraper en cas de forte fièvre qui, parfois, détruit les cellules du pancréas.
Elle peut survenir aussi en cas de choc terrible ou d’excès de stress», explique-t-elle. S’agissant de ses symptômes, elle évoque l’excès de soif, l’amaigrissement, la déshydratation et la miction répétitive.
Le Dr Menaceri évoque également le diabète gestationnel précoce qui est en nette augmentation chez les femmes enceintes de 24 semaines.