Boumerdès : Des entrepreneurs en quête de soutien

16/05/2022 mis à jour: 03:20
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Photo : D. R.

Un programme «restart» est lancé en direction des entreprises solvables d’encadrement.

Comme dans d’autres wilayas du pays, à Boumerdès, la situation des micro-entreprises en difficulté revient régulièrement au-devant de la scène. Certes, les pouvoirs publics ont initié quelques actions en leur faveur par l’arrêt des poursuites judiciaires et le lancement d’un programme «restart» en direction d’entreprises potentiellement solvables, néanmoins la réalité du terrain démontre l’insuffisance des mesures.

Le programme «restart» devait prendre fin en décembre 2021. Il vient d’être prolongé jusqu’à fin 2022. Le nombre des entreprises, qui ont exprimé le vœu d’y adhérer, n’est pas satisfaisant, selon Brahim Agraniou, président de l’Association de soutien aux micro-entreprises de la wilaya.

Cette association a fini par faire partie du conglomérat national des syndicats et des associations pour la défense des micro-entreprises, un rassemblement de forces vives mobilisées autour du sort des jeunes bénéficiaires des différents dispositifs (Anade, Cnac, Angem) de crédits à la création de PME.

Un transporteur de marchandises qui avait obtenu un crédit de la BADR pour l’achat de son véhicule, par exemple, a reçu dernièrement la visite d’inspecteurs qui lui ont signifié la nécessité de rembourser la banque. «Je leur ai répondu : trouvez-moi un travail et prenez mon salaire pour la banque», raconte un jeune ayant obtenu un crédit de l’ex-Ansej.

Beaucoup reprochent aux pouvoirs publics de les avoir laissés tomber : «Il était question de nous octroyer 20% de la part de la commande publique. On n’a rien eu. Bien au contraire, la concurrence déloyale et le clientélisme nous ont étouffés», dénonce un membre de l’association. M. Agraniou défend l’idée que les entreprises défaillantes devraient bénéficier d’un plan spécial pour les sauver de la disparition.

«Car même si elles ont pratiquement fait faillite, elles ont quand même permis l’acquisition d’expériences qu’il s’agit de capitaliser aujourd’hui», argue-t-il. Des contacts entre les pouvoirs publics et le consortium bancaire tentent de trouver une issue à la levée de l’hypothèque pour permettre la vente du matériel et, ainsi, la récupération d’une partie des crédits.

Notre interlocuteur propose de faire de même avec les entreprises endettées mais ne disposant d’aucun matériel susceptible d’être vendu : «Une démarche possible est d’introduire ces micro-entreprises dans le secteur de l’après-vente de certaines grandes entreprises industrielles.»

Certains investisseurs qui démarrent avec de nouveaux projets pourraient avoir besoin d’un réseau de distribution, de réparation, de services après-vente, etc. Des concessionnaires automobiles s’apprêtent à s’installer en Algérie. Il serait judicieux, selon lui, de leur proposer des micro-entreprises amarrées à leurs projets de réseaux.                                                                                                               


 

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