L’association Kafil El Yatim mène des actions de solidarité depuis près de dix ans
La solidarité est l’une des valeurs qui se cultivent et résistent mieux au temps et aux crises en Algérie. Cela s’est vérifié encore plus pendant ce mois de carême, qui coïncide avec une hausse généralisée des prix des produits de consommation, mettant à rude épreuve des milliers de ménages. Dans la wilaya de Boumerdès, il y a bien des démunis qui ne se sont jamais sentis seuls.
De par les gestes de soutien manifestés à leur égard. L’association Kafil El Yatim active dans ce domaine depuis près de dix ans. Encore plus depuis le début du Ramadhan. Abdelhamid Aoudj est le président de la section de Boudouaou. Ce jeune et ses amis philanthropes se sont fixés comme devoir de prendre en charge 200 familles dont le père est décédé ou avait abandonné ses enfants.
En plus de la nourriture, ces derniers ont droit à des vêtements avant les fêtes de l’Aïd, mais aussi à l’occasion de la reprise des classes. Cela sans parler des couffins qu’ils obtiennent au début et à la fin du mois de carême.
«Cette année, les dons ont diminué, car tout est cher. Mais on fait de notre mieux pour relever le défi et apporter du bonheur à ces familles», dira Hamid qui parle de 539 orphelins qui reçoivent l’aide.
L’association est comme le père qu’ils avaient perdu ou jamais connu. Pour combler le manque de dons, les bénévoles de l’association multiplient les campagnes de collecte de nourritures au niveau des supérettes où ils déposent leurs caisses le matin avant de revenir les récupérer le soir. Comme Abdelhamid, ils sont des dizaines à travers la wilaya à accomplir ce travail de fourmi bénévolement.
«Nous avons seize sections et certaines comme celles de Dellys couvrent plusieurs communes», Slimane Hamoudi, le président de Kafil Yatim à l’échelle de wilaya. L’association aide 1150 familles avec 4000 enfants orphelins à charge.
Eu égard aux pratiques malsaines qui entourent ce domaine de bienfaisance, beaucoup de donateurs préfèrent entrer en contact directement avec les nécessiteux, souligne notre interlocuteur. Pourtant, 1028 associations communales et 159 de wilayas ont été dénombrées récemment par les autorités. Mais la plupart n’existe que sur papier.
«En vérité, ce n’est pas les donateurs qui manquent, mais il y a des associations qui n’inspirent pas confiance», dit M.Hamoudi qui se plaint du manque de sièges pour ses sections. Slimane relate le cas d’un bienfaiteur qui a fait avec lui le tour de la wilaya pour remettre des sommes d’argent aux mains des orphelins.
L’année d’après, le concerné remit ses dons à nos membres pour les redistribuer parce qu’il sait très bien qu’ils ne vont pas les détourner. «Nous avons même des familles qui bénéficient de sommes d’argent mensuellement. Il y a des bienfaiteurs qui traitent les orphelins comme leurs enfants», confia-t-il. A l’instar de Kafil El Yatim, bien d’autres associations font parler d’elle en ce mois de Ramadhan à travers la wilaya. A Ammal, près de 500 couffins ont été distribués aux nécessiteux de la région.
Cette opération de charité a été organisée par Thafat Thyzza, une association pour son dynamisme. «Le coût de nos kits est estimé à 10 000 DA. Il compte divers produits alimentaires, y compris du poulet et de la viande. Les bénéficiaires auront un deuxième couffin dans quelques jours», dira Mokhtar Beldjenat, coordinateurs de cette action.
A Bordj Menaïel, c’est l’association Amel El Djazaïr qui vole au secours des pauvres. Dans les autres communes, les choses semblent se faire plutôt dans la discrétion à travers le financement des restos Errahma ou l’octroi des aides à des comités de mosquées qui se chargent de les remettre aux plus démunis.