Après cinq ans de blocage et maintes réévaluations du marché, le projet d’évitement de la ville de Boumerdès commence enfin à voir le bout du tunnel.
Cet axe qui s’étend sur une longueur de 11 km devra être mis en service avant la saison estivale, a indiqué un responsable de la direction des travaux publics. Le chantier est à 95% d’avancement et il ne reste que les travaux de finition pour ouvrir la route à la circulation automobile, souligne le même responsable, ajoutant que les ouvrages d’art, dont deux viaducs, sont déjà terminés.
Cette route revêt une importance capitale, d’autant qu’elle permettra de résoudre le problème des bouchons qui se forment à longueur d’année à l’entrée est de Boumerdès. Les automobilistes en partance de ou vers les localités balnéaires de Figuier et Zemmouri pourront bientôt rallier la RN5 ou le CW146 sans passer par la RN24. Faut-il rappeler que ce dernier axe qui longe le littoral connaît des embouteillages monstres en plusieurs points à longueur d’année.
La situation se complique davantage durant la saison estivale en raison du flux des vacanciers. Les files de véhicules s’étendent parfois sur plusieurs kilomètres, ce qui pousse beaucoup d’estivants à bouder les plages de la région.
En sus d’une bretelle qui desservira les nouvelles cités AADL de Figuier, la nouvelle route rendra également les localités de Seghirate, Benyounès, Zemmouri et Cap Djenet facilement accessibles à partir de l’autoroute reliant Alger à Tizi Ouzou. Une aubaine pour les habitants de cette région qui ont beaucoup souffert des affres de l’enclavement et du manque de moyens de transport.
A noter que l’idée de réaliser un évitement de la ville de Boumerdès remonte à plus de 10 ans, mais le chantier a débuté en 2018 pour un montant de 6 milliards de dinars. Le montant a été réévalué à maintes reprises pour atteindre près de 10 milliards aujourd’hui. Pour certains, c’est la route la plus coûteuse jamais réalisée à travers la wilaya.
La défaillance des entreprises de réalisation n’est pas le seul motif des retards et des surcoûts. Les oppositions des propriétaires terriens auraient aussi été un obstacle majeur. «Nous sommes lésés car l’Etat a fixé le montant des indemnisations à 1200 DA/m2 alors que le terrain se vend à plus de 25 000 DA/m2 ici. Personne n’a accepté qu’il soit indemnisé ainsi.
Nous avons engagé des affaires en justice et on attend», dira un habitant ayant perdu 40 ha suite au passage de la route. «Rien n’a été fait dans les normes. A Sahel Brok, beaucoup d’habitants ont perdu l’accès à leurs exploitations à cause de ce projet. Certains doivent faire de longs détours pour pouvoir travailler leurs terres. Nous avons vainement exposé ce problème aux autorités», conclut-il.