La lutte contre les constructions illicites reprend à Boumerdès. La semaine passée, pas moins de 133 taudis ont été éradiqués par les autorités dans les localités de Figuier, Sablière et Ezzitoun. L’opération a été saluée par beaucoup de citoyens qui souhaitent que d’autres actions similaires soient menées à l’avenir afin d’enrayer ce fléau.
Si certains taudis, rasés à l’occasion par les bulldozers, remontent à plus de 20 ans, d’autres datent de moins de 5 ans. A Sablière, le vide laissé par les chalets a vite été comblé par des bâtisses de fortune érigées en un temps record par des indélicats.
Chose qui a empêché la récupération des terrains pour réaliser des équipements publics et des projets touristiques. «L’erreur des autorités est d’avoir laissé quelques familles sur place. D’autres en ont profité et se sont installées sur le site car celui-ci était raccordé aux réseaux d’électricité, d’AEP et d’assainissement», explique un habitant de Sablière. A Figuier, les gourbis sont légion. «Ils sont plus de 100 et leur nombre augmente au fil des semaines et des mois. Il suffit que quelqu’un construise une bâtisse, et s’il n’est pas inquiété, il fera venir ses proches dans les mois qui viennent. L’Etat doit en finir définitivement avec ce phénomène.
Le fait d’octroyer des logements à ces adeptes des bidonvilles est une manière d’encourager d’autres à faire de même», estime un autre citoyen qui dénonce cette attitude permissive. Celui-ci n’a pas manqué de rappeler le cas des taudis ayant bloqué la réalisation de logements AADL pendant plus d’une année. Cela a été constaté aussi au lieudit El Bassatine où un projet de centre des métiers de l’assainissement a été retardé à cause des occupants d’habitations précaires.
L’inertie des autorités aura donc beaucoup aidé à la prolifération du fléau. Aujourd’hui, certains bidonvilles ont pris les allures d’agglomérations où il est difficile pour un responsable de s’y hasarder. C’est le cas à Khemis El Kechna, une ville de 120 000 habitants cernée par des centaines de gourbis où prolifèrent les fléaux sociaux.