La spéculation et le manque de régulation du marché encouragent la hausse des prix dans la wilaya de Bouira. Les marchés des fruits et légumes traversent une période de forte instabilité des prix. Dans la wilaya de Bouira, ces fluctuations, souvent marquées par des hausses significatives, ont affecté non seulement les consommateurs mais aussi les producteurs et les commerçants.
Ce cycle de hausse des prix, sans véritables solutions durables en vue, affecte profondément la vie quotidienne de la population. En effet, les ménages à revenus modestes se trouvent pris dans une spirale de hausse inégalée et injustifiée des prix des fruits et légumes, rendant ainsi les produits de première nécessité, comme la pomme de terre, presque inaccessibles.
Cette tendance, qui a débuté il y a quelques années, n’a cessé de s’amplifier, impactant sévèrement le pouvoir d’achat des familles et la qualité de leur alimentation. «Les fruits et légumes, autrefois abondants et abordables, deviennent malheureusement un luxe que de nombreux citoyens ne peuvent plus se permettre », déplore un marchand rencontré au marché couvert de Bouira où les stands, jadis réputés pour leur diversité et leur accessibilité, connaissent une hausse des prix sans précédent.
«Les prix des fruits et légumes, qui étaient autrefois très accessibles pour les familles, talonnent désormais ceux des produits de luxe», a déclaré un citoyen. Les pommes et les raisins, vendues entre 200 et 250 DA le kilogramme, ainsi que les bananes, à plus de 300 DA, sont devenues presque inaccessibles pour les petites bourses.
Les légumes ne sont pas en reste : la pomme de terre a frôlé les 120 DA, la laitue se négocie entre 150 et 200 DA le kilogramme, les tomates atteignent 140 DA le kilogramme, et les haricots verts ont grimpé jusqu’à 300 DA le kilogramme. Cette flambée n’est pas un phénomène saisonnier isolé.
Elle s’inscrit dans une tendance plus large et persistante. Les prix s’envolent, laissant de nombreuses familles dans l’incapacité de s’offrir des produits frais. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse inexorable des prix des fruits et légumes. Selon un producteur de pommes de terre, l’un des principaux facteurs est l’impact des conditions climatiques extrêmes sur l’agriculture.
Les vagues de chaleur, combinées à un stress hydrique sévère, ont réduit les rendements agricoles, ce qui a, par conséquent, limité l’offre de produits frais sur les marchés. Les changements climatiques affectent également la qualité des sols et la disponibilité de l’eau, deux éléments cruciaux pour la production agricole.
Pour des experts en agriculture, les difficultés liées au transport, à l’approvisionnement et au stockage des produits agricoles, exacerbées par des méthodes de récolte traditionnelles et manuelles qui ne répondent pas efficacement à la demande, posent également problème.
«Les chaînes de froid inadéquates et parfois inexistantes augmentent les pertes post-récolte, ce qui limite encore davantage l’offre sur les marchés», a souligné un cadre de la direction des services agricoles (DSA).
Demande accrue face à une offre limitée
Ces problèmes logistiques sont aggravés par une organisation commerciale sous pression, incapable de maintenir une offre constante et de qualité. «En été, la demande augmente de manière significative en raison des présence des vacanciers et de la célébration de nombreuses fêtes de mariage.
Cette demande accrue, couplée à une offre restreinte en raison des facteurs mentionnés, entraîne automatiquement une flambée des prix», a estimé un agriculteur. D’autres éléments exacerbent cette situation.
Certains «acteurs du marché», motivés par des gains rapides, profitent de cette période de forte demande pour augmenter les prix, aggravant la situation pour les consommateurs.
Les pratiques spéculatives et le manque de régulation efficace du marché contribuent à maintenir les prix à des niveaux élevés, souvent injustifiés. L’impact de cette situation sur les ménages à revenus modestes est profond.
La modernisation des infrastructures de transport et de stockage, ainsi que la mise en place de chaînes de froid efficaces et le renforcement de mécanismes de régulation des prix, pourraient éviter ces abus et garantir un accès équitable aux produits de première nécessité.