Les intempéries ont provoqué plusieurs affaissements sur le réseau routier dans la wilaya de Bouira.
Les précipitations abondantes enregistrées durant la dernière saison hivernale dans la wilaya de Bouira ont provoqué des dégâts dans plusieurs zones rurales. Loin de se limiter à de simples désagréments climatiques, ces pluies torrentielles ont surtout engendré des glissements de terrain d’une ampleur inquiétante. Des dizaines de localités se retrouvent désormais confrontées à des affaissements de terrain, particulièrement sur le réseau routier, mettant à mal la mobilité et accentuant le sentiment d’abandon des populations locales.
La wilaya de Bouira, qui est habituée aux épisodes pluvieux saisonniers, semble, cette fois-ci, prise de court. Des routes sont dégradées, à l’image du chemin reliant Malla à Chekouh, dans la commune d’Ath Laâziz. Cette route, récemment rénovée, est désormais affectée par les affaissements causés par les glissements de terrain.
Une situation que les villageois dénoncent avec vigueur. Selon un habitant de Chekouh, «cette situation dure depuis des mois. Nous avons alerté les autorités, mais rien n’a été fait jusqu’à présent. Aucune zone de glissement n’a été traitée», déplore-t-il. Face à ces désagréments, les assemblées populaires communales (APC) peinent à trouver des solutions. Les moyens alloués semblent insuffisants pour faire face à l’ampleur des dégâts.
Malgré les fonds mobilisés par les pouvoirs publics et les promesses d’amélioration des infrastructures routières, les actions sur le terrain tardent à se concrétiser. Dans plusieurs communes, les villageois assistent impuissants à la dégradation progressive de leur environnement routier, sans que les pouvoirs publics ne parviennent à répondre efficacement à leurs attentes. «Nous avons sollicité l’APC à maintes reprises, mais on nous dit qu’ils n’ont pas les moyens d’intervenir rapidement», révèle un habitant de la commune d’Aghbalou, à l’extrême est de la wilaya de Bouira.
Ce témoignage fait écho à ceux de nombreux autres habitants de la région qui déplorent l’inertie administrative face à une situation qui ne cesse de s’aggraver. Dans certaines localités, ce manque de réactivité a exacerbé les tensions sociales, alimentant un sentiment de frustration grandissant.
Le paradoxe de cette situation réside dans le fait que le secteur des travaux publics dans la wilaya de Bouira a bénéficié, ces dernières années, de plusieurs opérations budgétaires. Ces fonds, mobilisés pour la réfection et l’entretien des routes, ne semblent toutefois pas atteindre les objectifs souhaités. La descente autoroutière de Djebahia, qui a coûté la vie à des dizaines de personnes et qui avait bénéficié de plusieurs opérations de réhabilitation, illustre parfaitement les défaillances dans la gestion du secteur.
Où sont passés ces budgets colossaux, censés améliorer le réseau routier ? Certains pointent du doigt une mauvaise gestion des fonds, tandis que d’autres y voient un problème de priorisation des projets. Dans ce contexte, l’urgence n’est pas seulement de réparer les routes endommagées, mais aussi de mettre en place des solutions durables pour prévenir de futurs glissements de terrain et autres catastrophes.