Le déversement de matières solides, chimiques et des eaux usées des villes constituent une grande inquiétude sur le plan environnemental. Pourtant, les rejets des eaux usées peuvent contaminer les eaux des nappes phréatiques et pluviales qui transitent par les oueds.
Dans la wilaya de Bouira, la détérioration continue des plans d’eau résultant de cette situation anarchique et incontrôlée du déversement des eaux usées dans les oueds menace aussi la santé publique.
La pollution industrielle et urbaine gagne du terrain. Les eaux usées provenant d’une grande partie de la commune du chef-lieu de wilaya et des localités limitrophes et qui ne sont ni traitées ni apurées finissent leur course dans le barrage Tilesdit à Bechloul.
Bien que les eaux du barrage destinées à l’alimentation des populations soient traitées, il n’en demeure pas moins que la situation dans laquelle se trouve la périphérie du barrage présente des risques. La problématique en relation avec la préservation de l’environnement contre toute forme de pollution demeure pendante.
«Les rejets des déchets et des polluants, et tout ce qu’ils présentent comme danger sur la santé humaine se multiplient sans que les transgresseurs des lois soient sanctionnés», dira un membre d’une association activant dans le domaine de la préservation de l’environnement.
Dans la commune d’El Adjiba, à l’est de Bouira, le problème soulevé par des habitants protestant à maintes reprises contre les rejets industriels émanant d’une usine spécialisée dans la fabrication de plâtre située sur les hauteurs de la commune n’est pas résolu.
Pourtant, les cours d’eau sont menacés de pollution. En dépit des réclamations des citoyens appuyés par des constats établis par la commission de wilaya en charge du dossier de l’environnement, l’entreprise continue de faire la sourde oreille.
«L’APC avait saisi et interpellé les autorités de wilaya sur ce dossier qui perdure depuis des années, mais malheureusement rien n’est entrepris pour stopper cette pollution», a déploré le P/APC d’El Adjiba, Khedis Hamid.
Par ailleurs, les défaillances en matière de gestion du dossier de l’environnement sont multiples. Les études d’impact, qui est un processus qui, au tout début de la planification, cerne et évalue les risques d’incidences environnementales découlant d’un projet prévu sont rarement respectées.
Il suffit de se rendre dans les zones d’activité pour constater de visu ces négligences. Même dans la zone industrielle de Sidi Khaled dans la commune de Oued El Berdi, jadis une région agricole par excellence, les défaillances sont flagrantes. Les rejets industriels sont tout bonnement déversés en plein nature.
La réutilisation des eaux usées non épurées en agriculture est par ailleurs signalée dans la wilaya de Bouira. Certains continuent à utiliser les eaux usées des nombreux oueds pour irriguer certains champs.