La gestion de la collecte et du tri des déchets ménagers sont parmi les difficultés que les collectivités locales peinent à surmonter. La situation de la ville de Bouira, dont certains quartiers croulent encore sous les ordures, en est une parfaite illustration.
Une moyenne de 86 tonnes/jour de déchets ménagers a été collectée durant les deux premières semaines du mois de ramadan, a déclaré Mordjani Farès, responsable d’étude à Nadif de Bouira, un établissement public en charge du secteur.
En plus des moyens mobilisés par Nadif, quatre opérateurs privés et des moyens de l’APC sont également déployés dans le cadre de l’opération de ramassage des déchets. «Pour les 15 premiers jours du ramadan, la moyenne journalière était de 86 tonnes contre 96 tonnes de déchets ramassés à la même période de l’année dernière, ce qui représente une baisse, mais elle n’est pas significative», souligne le responsable précisant que le volume de déchets ménagers n’a pas beaucoup augmenté, et ce, par rapport aux années précédentes. «Nous avons enregistré parfois une collecte allant jusqu’à 120 tonnes par jour. Il est prématuré de se prononcer sur les raisons de cette baisse. Il faut attendre la fin du mois», a-t-il encore ajouté.
Tout en mettant l’accent sur la rationalisation de la consommation, non seulement durant le mois de ramadan, le responsable a estimé que la diminution en matière de production de déchets serait due probablement à la fermeture des cités universitaires, où habituellement les quantités de déchets collectées sont très importantes. Les citoyens ont-ils adopté un mode de consommation responsable en évitant le gaspillage ? Pour le chargé du dossier de l’environnement à l’APC de Bouira, qui a rappelé l’acquisition de quelque 300 bacs à ordures installés dans les différents quartiers de la ville, le gros de la collecte a été ramassé au niveau des restaurants Rahma ouverts à l’occasion du mois sacré de ramadan.
L’élu a déploré que 5 points noirs ont été recensés à travers le chef-lieu de wilaya. Il s’agit des décharges situées à proximité des cités 338 et 1100 Logements. En dépit des moyens matériels mobilisés par l’Epic Nadif et les opérateurs privés, la situation ne s’améliore pas. Pour les résidants des quartiers, ce sont les entreprises engagées dans le cadre de l’opération de ramassage des déchets ménagers, y compris ceux de Nadif et de l’APC de Bouira qui ne se conforment pas toujours aux horaires de la collecte. «Nous avons soulevé auprès des autorités locales les désagréments causés par des décharges implantées à proximité de nos immeubles mais aucune solution n’a malheureusement été envisagée», a-t-on déploré.
Le CET arrive à saturation
Le Centre d’enfouissement technique (CET) du chef-lieu de wilaya de Bouira est presque saturé. Pour pouvoir continuer à le faire fonctionner, une étude visant l’augmentation de sa durée de vie a été finalisée, a-t-on indiqué à la direction de l’environnement de la wilaya. «L’étude vise à augmenter la durée de vie du centre en question de 4 à 5 ans en attendant l’inscription d’un autre centre», a-t-on ajouté de même source. Des tonnes de déchets y sont déversées. Entré en exploitation en 2009, sa mise en service avait permis l’éradication de plusieurs décharges sauvages et autres points noirs recensés au niveau de la commune de Bouira et environnantes notamment à Ath Laâziz, El Esnam et Taghzout.