Boubekeur Saoudi. Producteur d’huile d’olive et propriétaire de la marque Ithri Olive : «Nous avons hérité la passion pour l'oléiculture»

12/08/2024 mis à jour: 01:02
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Un petit aperçu de votre entreprise...

Nous avons hérité la passion pour l'oléiculture de père en fils, depuis des générations. Cette tradition familiale, ancrée profondément dans notre histoire, a façonné notre identité et notre savoir-faire. Cependant, il y a une quinzaine d'années, nous avons fait le choix d'élargir nos horizons et d'intégrer le marché du conditionnement et de la distribution, à la fois sur le plan local et international. Les premiers quotas exportés étaient principalement destinés au continent européen, en 2008, avec un accent particulier au marché français. Ce fut une période stimulante, mais également remplie de défis à relever. En effet, percer ces nouveaux marchés n'a pas été une mince affaire et a nécessité des investissements conséquents. Tout cela a été réalisé avec nos propres moyens.


Comment avez-vous procédé pour atteindre le rang d’exportateur ?

Nous avons fait des efforts en amont pour mieux avancer. Au-delà de nos propres vergers oléicoles, nous avons loué et acquis des terres à travers le territoire national afin de les planter en oliviers. Notre ambition était d'obtenir une huile d'olive d'excellente qualité, capable de rivaliser avec les marques les plus réputées sur les marchés d'exportation. Nous avons également suivi, et continuons à suivre, des formations techniques, y compris à l'étranger, en utilisant nos propres moyens. Récemment, nous avons participé à une formation chez des fabricants de machines de trituration en Italie. Nous nous intéressons de près à tout ce qui concerne le secteur oléicole. La deuxième phase de ce long processus d'apprentissage a été consacrée à la commercialisation, avec des résultats tangibles. Notre entreprise ainsi que les autres producteurs d'huile d'olive algériens ont réussi à donner une bonne image du produit algérien. C'est là le plus important.


Qu’est-ce que vous réclamez des pouvoirs publics ?

Tout d'abord, il est primordial de soutenir et d'épauler les producteurs oléicoles. Nombre de nos exploitations demeurent encore dépourvues de connexion au réseau électrique, obligeant ainsi le pompage de l'eau des puits par l'intermédiaire de groupes électrogènes. Ensuite, il convient d'éliminer les entraves bureaucratiques, notamment en régularisant les terrains acquis par les investisseurs dans le secteur de l'oléiculture. Un autre défi à relever concerne la modernisation et mise à niveau des huileries. L'Etat doit également apporter son soutien en subventionnant certains produits essentiels, comme les cuves en inox indispensables au stockage adéquat de l'huile, dont le coût élevé constitue un frein. Nous exhortons également les autorités à consacrer de vastes superficies à l'oléiculture dans le cadre du projet du Barrage vert, pourquoi pas sous la forme d'un véritable «barrage oléicole» ?

Et pour l’export ? 

C’est là où le bât blesse. Savez-vous que nous vendons notre huile d'olive extra vierge à l'étranger à un prix bien inférieur à celui pratiqué sur notre propre marché ? Sur le marché international, ce produit se négocie autour de 8 euros, soit environ 1200 DA au taux de change officiel. Pourtant, sur notre territoire, le consommateur local doit débourser 1500 DA pour le même produit ! Je demande tout simplement qu’on nous paie en devises étrangères au niveau de nos établissements bancaires.

Propos recueillis par Omar Arbane

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