Y a-t-il un responsable qui puisse stopper le massacre et sauver ce qui reste de la ferme agricole Ghanem Saïd de Bordj Ménaïel ?
Cette ferme, qui jadis était citée comme exemple pour ses vergers et son rendement agricole, disparaît lentement dans l’indifférence générale. Sa superficie, qui avoisine il y a quelques années 800 ha de terre fertile, se réduit comme une peau de chagrin à cause des constructions illicites. Des dizaines de bâtisses ont poussé comme des champignons dans cette ferme abandonnée depuis des lustres, faute de bons gestionnaires.
«Tous les responsables sont au courant de ce problème. Il y a eu dépôt de plusieurs plaintes contre les indus occupants, mais aucune autorité n’a daigné agir et sévir contre eux», s’indigne un ancien employé de cette ferme placée sous tutelle du groupe public Agrodiv. Notre interlocuteur affirme que la régulation de la situation administrative de cette exploitation se fait attendre depuis 2012.
D’où la difficulté de se constituer partie civile contre les contrevenants ou d’engager un partenariat avec un privé afin de relancer l’activité agricole. «Beaucoup de parcelles de la ferme sont exploitées illicitement par des gens n’ayant aucun lien avec l’agriculteur. Ils font des cultures spéculatives, alors que l’exploitation est destinée pour développer les cultures stratégiques. Il y a même des terrains qui ont été vendus au noir. L’Etat n’a rien fait pour stopper ce détournement», se désole un aviculteur de la région.
A rappeler que la décentes aux enfers de la ferme a débuté dans les années de terrorisme suite au saccage de ses équipements et de ses installation par les groupes armés.
Avant cet acte, il y avait plus 400 vaches laitières, des tracteurs, des forages et des milliers d’arbres fruitiers qui alimentaient tous les marchés de la région. Malheureusement, ce qui n’a pas été détruit par l’homme a fini de disparaître à cause de l’oubli et le manque de travail.