La wilaya de Bordj Bou Arréridj a commémoré samedi le 64e anniversaire de la mort du chahid poète Abdelkarim El Aggoune (1918-1959) en présence de ses proches, de moudjahidine et des autorités locales.
L’occasion a donné lieu à la tenue d’une conférence sur «la dualité: militantisme et esthétique» à la bibliothèque Ahmed Boussem à l’initiative de la Direction des moudjahidine et des ayants droit et le réseau culturel Kafaa. Dans son allocution, le directeur local des moudjahidine, Toufik Mekhloufi, a indiqué que la rencontre s’inscrit dans le cadre de la célébration du soixantenaire de l’indépendance et de la Journée nationale de la mémoire, estimant que l’action du chahid poète El Aggoune est «source de fierté pour la génération d’aujourd’hui qui doit s’inspirer de son abnégation au service de la nation et du peuple surtout qu’il fut l’un des premiers militants à rejoindre le Front de libération nationale».
De son côté, Cherif Meribai, président de l’Académie algérienne de la langue arabe, a souligné qu’Abdelkarim El Aggoune était «un révolutionnaire qui invitait, dans ses poèmes, le peuple à se soulever contre le colonialisme français en dépit des arrestations successives». Intellectuel socialement engagé, Abdelkarim El Aggoune était un humaniste convaincu.
Il fut à la fois poète, enseignant, imam et réformateur social qui s’attachait à enseigner la langue arabe que l’occupant voulait effacer, à sensibiliser et conscientiser les citoyens sur la juste cause de leur combat et à leur inculquer l’esprit patriotique.
La nuit du 15 janvier 1959, il fut arrêté par des forces de l’occupant français et détenu pendant trois mois à la prison de Bab El Oued puis transféré à celle de Douéra. Il fut exécuté au village Kheraïssia la nuit du 13 mai 1959. Une exposition sur la production intellectuelle du chahid a été organisée à l’occasion et son fils a été honoré.