Deux jours après avoir entamé une grève de la faim pour exiger un dialogue avec le gouvernement du président Arce, Evo Morales, dont l’ambition est de revenir au pouvoir, dénonce «une persécution totale».
Evo Morales, ex-président bolivien, a intensifié sa confrontation avec le gouvernement de Luis Arce en accusant ce dernier d’ignorer sa demande de dialogue pour mettre fin aux protestations qui secouent le pays depuis un mois. Morales, dont les partisans ont organisé des blocages de routes à partir du 14 octobre, a dénoncé ce qu’il considère comme une « persécution judiciaire » le visant, en lien avec une enquête pour le viol présumé d’une mineure. Outre l’arrêt des poursuites, ses partisans demandent désormais la démission d’Arce, qu’ils tiennent pour responsable des pénuries de carburant exacerbées par le manque de devises.
La situation a pris un tournant violent vendredi lorsque 200 militaires ont été brièvement pris en otage lors du blocage d’une route à Parotani, un passage stratégique entre Cochabamba et La Paz. Dix-neuf policiers ont été blessés et 66 civils arrêtés dans les heurts. En réponse, Morales a annoncé une grève de la faim pour obtenir un dialogue immédiat et la création de comités de discussion. Luis Arce a affirmé qu’il continuerait à déployer des efforts pour libérer Cochabamba, durement touchée par la pénurie et l’inflation.
Le gouvernement, par l'intermédiaire de la ministre de la Présidence Maria Nela Prada, a indiqué être prêt pour un dialogue limité aux questions relevant du pouvoir exécutif, tout en excluant celles liées à d’autres branches de l’État, comme la candidature controversée de Morales pour les élections de 2025. Morales, autrefois allié d’Arce, dispute désormais avec lui le leadership de la gauche bolivienne, et cette rivalité interne s’ajoute aux tensions politiques et sociales que traverse la Bolivie.